Bien que tous les acteurs impliqués dans la démarche éducative constatent leurs bienfaits sur les patients et perçoivent une amélioration potentielle de la maladie, l’évaluation de l’ETP manque encore de données objectives solides. Par exemple, pour les maladies cardiovasculaires, certaines évaluations de programmes ETP montrent une acquisition des connaissances (des patients qui déclarent avoir changé leurs habitudes alimentaires et leur activité physique) et une amélioration de certains paramètres biocliniques (indice de masse corporelle, cholestérol, triglycérides), mais leurs résultats ne sont pas démonstratifs au niveau de la morbi-mortalité.
Or, même s’il est vrai que l’évaluation bioclinique ne saurait prétendre au monopole de la preuve de l’efficacité, le bénéfice médical est un critère essentiel de toute intervention thérapeutique, et l’absence d’évaluations permettant de le démontrer finirait par nuire à la pérennité de l’ETP. Car, d’une part, la collectivité ne continuera pas à financer de tels programmes sans justification d’un rapport bénéfice-coût favorable (une considération qui est prise en compte pour tout dispositif médical) ; et d’autre part, la comparaison des résultats des différentes méthodes d’ETP permettrait d’orienter les autorisations vers les programmes les plus efficaces.
La qualité des programmes et la progression du patient ne suffisent pas : les financements engagés justifient des résultats cliniques concrets que des études comparatives doivent apporter – encore faut-il trouver le financement de ces travaux !
Lisez notre article à ce sujet : Gay B. Quel est le bénéfice clinique des actions d’éducation thérapeutique ? Rev Prat 2020;70:364-5.
Laura Martin Agudelo, La Revue du Praticien