« L’annonce, c’est dire ce que l’on n’a pas envie de dire à quelqu’un qui n’a pas envie de l’entendre. »

S’il est difficile d’apporter une mauvaise nouvelle à n’importe quel âge de la vie, l’annonce d’une maladie grave en pédiatrie est d’autant plus difficile et inentendable qu’elle est associée à un sentiment d’injustice lié à la survenue de cette maladie trop tôt dans la vie de l’enfant. 

L’annonce de cette maladie grave survient elle aussi trop tôt. Trop tôt dans l’établissement de la relation entre l’unité familiale et le médecin pour qu’il puisse évaluer l’information que l’enfant est prêt à entendre. Trop tôt pour que l’enfant ait la maturité cognitive et affective pour tout intégrer. 

Et pourtant, l’annonce est un moment clé pour la qualité de l’alliance thérapeutique de l’enfant et de sa famille envers l’équipe médicale. L’annonce doit donc être graduée, en respectant le rythme de cheminement de l’enfant et de chacun de ses parents, sans violence ni trahison. L’annonce d’une maladie grave à un enfant est indissociable de l’annonce faite à ses parents, mais il faut savoir donner un temps privilégié à chacun. Il n’est pas nécessaire ni souhaitable de répondre à des questions que l’enfant malade ne peut ou ne souhaite pas poser, et ainsi respecter le droit de l’enfant à ne pas savoir. 

 

Doz F, Rodriguez Cortina M, Seigneur E. Annonce d'une maladie grave à un enfant. Rev Prat 2020;70:212-4

 

Aurélie Pham, La Revue du Praticien