Une marche quotidienne d’au moins 20 minutes devrait être encouragée en prévention du risque d’hypertension artérielle (HTA) chez la femme post-ménopausée : c’est la conclusion d’une étude récemment publiée dans le journal Hypertension.

 

Plus de 80 000 femmes âgées de 50 à 79 ans, sans antécédent d’HTA, insuffisance cardiaque, maladies coronariennes ou accidents vasculaires cérébraux, furent suivies pendant 11 ans, durant lesquels une HTA a été diagnostiquée pour près de 38 000 d’entre elles. Après ajustement des variables sociodémographiques, de style de vie et autres facteurs cliniques, l’analyse a montré que marcher au moins 150 minutes par semaine (soit 21 min/j) à un rythme modéré (> 3 km/h) était associé à un moindre risque de développer une HTA. De fait, plus le rythme de la marche est soutenu (> 6 km/h), plus le risque diminue, indépendamment de la durée de marche. 

« Il n’est pas besoin d’être un grand joggeur ou cycliste pour tirer des bénéfices de l’activité physique sur la santé », pointe Connor Miller, premier auteur de l’étude, dont les conclusions suggèrent en effet que la réduction des facteurs de risque cardiovasculaires peut passer par des actions aussi simples – et accessibles à tous – que la marche régulière.

L’essentiel est donc de briser la sédentarité : une autre étude, menée sur plus de 80 000 patientes et publiée dans Circulation: Heart Failure, montre en effet que les femmes post-ménopausées ayant un comportement sédentaire plus de 8,5 heures par jour – position assise ou couchée en dehors des heures de sommeil – avaient un risque 54 % plus important d’être hospitalisées pour une insuffisance cardiaque dans les 9 ans du suivi, par rapport aux femmes dont la sédentarité ne dépassait pas 4,5 h/j. Le risque était élevé même chez celles qui reportaient des niveaux d’activité physique récréative en accord avec les recommandations officielles mais étaient quand même sédentaires plus de 9,5 h/j. 

Selon Michael LaMonte, auteur des deux études, ces résultats soulignent l’importance pour la prévention des maladies cardiovasculaires « non seulement de promouvoir une plus grande activité physique […] mais aussi de favoriser l’interruption de la sédentarité tout au long de la journée ».

Laura Martin Agudelo, La Revue du Praticien

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Mounier-Véhier C, Plu-Bureau G. Ménopause : dépister le risque cardiovasculaire. Rev Prat Med Gen 2020;34:742-4.

Le Bouc Y (dir.). Dossier – Prescrire l’activité physique. Rev Prat 2020;70:267-86. 

Ménard J (dir.). Hypertension artérielle : le besoin d’un second souffle. Rev Prat 2019; 69:1069-1104.