Léon, 14 ans, consulte pour une douleur violente de la hanche droite, survenue quatre jours plus tôt pendant un match de football. La douleur a été brutale lors d’un tir et l’a contraint à quitter le terrain. Depuis, il marche avec difficulté.
L’examen clinique met en évidence une douleur élective en regard de l’épine iliaque antéro-inférieure ainsi qu’un testing de l’insertion du quadriceps très douloureux.
La radiographie conclut à une fracture-avulsion de l’épine iliaque antéro-inférieure (figure), signant le diagnostic.

Les arrachements apophysaires représentent jusqu’à 10 % des blessures du jeune footballeur, après les ostéochondroses de croissance, les lésions musculaires et les entorses. Les garçons en pleine croissance sont le plus souvent concernés, essentiellement entre 12 et 16 ans. Ces lésions correspondent à des fractures-avulsions par arrachement des noyaux d’ossification. Elles surviennent généralement à la suite d’une contraction musculaire brutale et s’expliquent en partie par une immaturité osseuse comparée à la puissance musculaire et tendineuse développée par certains jeunes sportifs. Les localisations les plus fréquentes sont l’épine iliaque antéro-inférieure (rectus femoris), l’épine iliaque antéro-supérieure (sartorius et fascia lata) et la tubérosité ischiatique (ischio-jambiers). Le football, la gymnastique et l’athlétisme en sont les sports les plus souvent responsables.

L’interrogatoire retrouve une douleur brutale dans la région de la hanche à la suite d’un mouvement très puissant (saut, sprint, shoot), puis une impotence fonctionnelle plus ou moins importante.

L’examen clinique met en évidence une douleur élective à la palpation, en regard d’un des noyaux d’ossification, site de l’insertion tendineuse. La mobilisation de la hanche peut être douloureuse en passif et en actif. La douleur est reproduite lors des manœuvres excentriques et concentriques du muscle correspondant.

Le diagnostic est confirmé par la réalisation de radio­graphies standard du bassin de face et centrées sur le point douloureux. Elles permettent également de mesurer le déplacement de l’avulsion.

Le traitement, conservateur, consiste en un repos sportif strict. Une décharge partielle peut être proposée pendant quelques jours si la douleur est trop importante, avec l’aide de béquilles et en autorisant l’appui. Exceptionnellement, la chirurgie peut être envisagée pour des grands déplacements osseux (supérieurs à 2 cm).

L’évolution est favorable dans la grande majorité des cas. Un suivi clinique régulier est nécessaire afin de réévaluer la douleur et de réaliser un testing musculaire contre résistance. La reprise du sport s’envisage en général après trois à quatre mois, lorsque la palpation ainsi que les tests musculaires redeviennent normaux et le sportif asymptomatique.

Pour en savoir plus
Rossi F, Dragoni S. Acute avulsion fractures of the pelvis in adolescent competitive athletes: prevalence, location and sports distribution of 203 cases collected. Skeletal Radiol 2001;30(3):127-31.
Nicolas Theumann. Douleur de la hanche chez le sportif jeune. Revue de la Société suisse de la médecine du sport 2010;58(1):10-5. 
Filippo Calderazzi, Alessandro Nosenzo, Francesco Ceccarelli. Apophyseal avulsion fractures of the pelvis. A review. Acta Biomed 2018;89(4):470-6.

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