L’épidémie de bronchiolite ayant commencé plus tôt cette année – et déjà en passe de saturer certains services d’urgences pédiatriques –, les sociétés savantes de pédiatrie rappellent les principes de la prise en charge et les messages clés à transmettre aux parents, en prévention et en cas de signes évocateurs.
Dans un communiqué conjoint, la Société française de pédiatrie (SFP), le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) et l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), entre autres, exhortent les parents des tout-petits à continuer d’appliquer les mesures barrières, dont l’épidémie de Covid a démontré l’efficacité au cours de l’hiver dernier dans la réduction du risque d’infection virale entre adultes et enfants.
Les règles d’or, en particulier durant les premiers mois de la vie et dès la sortie de la maternité :
1. Se laver les mains à l’eau et au savon (ou solution hydro-alcoolique) avant et après la manipulation du bébé.
2. Porter soi-même un masque en cas de rhume, toux ou fièvre.
3. Si le reste de la fratrie a des symptômes d’infection virale, les tenir à l’écart du bébé à la phase aiguë de l’infection.
4. Limiter les visites au cercle des adultes très proches et non malades. Avant l’âge de 3 mois, pas de bisous ni de passage de bras en bras, pas de visite par des jeunes enfants.
5. Différer la fréquentation de lieux publics (supermarchés, restaurants, transports en commun…) tout comme les réunions de famille à un âge où l’infection virale sera mieux tolérée (après 3 mois).
6. L’entrée en collectivité : après 3 mois ; ne pas confier son enfant en collectivité les jours où il a des symptômes d’infection virale.
7. Vacciner le nourrisson sans retard afin qu’il soit protégé rapidement ; être soi-même à jour de ses vaccinations contre la coqueluche, se faire vacciner contre la grippe (idéalement pendant la grossesse en saison épidémique).
En cas de signes de bronchiolite :
8. Seuls les enfants de moins de 2 mois doivent consulter aux urgences en cas d’apparition des premiers symptômes de bronchiolite (toux, fièvre, obstruction du nez, éventuellement gêne respiratoire).
9. Pour les autres enfants : consultation en médecine générale ou pédiatrie prioritairement, en l’absence de signe de gravité (tels que : modification du comportement, enfant mou, prises alimentaires inférieures à la moitié des rations habituelles sur 3 repas consécutifs, respiration très rapide ou très lente ou irrégulière, coloration bleutée des lèvres ou des extrémités). En cas de doute, un appel au 15 ou 112 peut aider les parents dans le choix de la consultation.
10. Le traitement, dans l’immense majorité des cas, consiste avant tout à :
– désobstruer le nez, par une technique que les soignants expliquent aux parents (reprise en dessins par la HAS, voir ci-dessous) ;
– fractionner les repas.
Il est efficace en 8 à 10 jours car la toux persiste souvent longtemps.
Les bronchodilatateurs et les corticoïdes sont sans effet et les antitussifs contre-indiqués. Les antibiotiques sont inutiles en cas de bronchiolite sans surinfection (otite ou pneumonie). L’exposition à la fumée de cigarette est un facteur d’aggravation potentielle. Il faut savoir être patient et organiser la surveillance et la convalescence des enfants au domicile en attendant la guérison sans multiplier les consultations médicales.
Pour rappel, depuis 2019, la kinésithérapie respiratoire n’est pas recommandée par la HAS. Le kinésithérapeute peut toutefois jouer dans certains cas un rôle sentinelle par des actions de réorientation en coordination avec le médecin de ville ou l’hôpital en cas de repérage de l’apparition de signes de gravité.
LMA, La Revue du Praticien
Pour en savoir plus :
SFP. Épidémie d’infections virales hivernales 2021 : les parents doivent protéger leurs nourrissons. 27 octobre 2021.
HAS. 1er épisode de bronchiolite aiguë. Conseils aux parents. Novembre 2019.
À lire aussi :
Nobile C. [Entretien avec la Pr Élise Launay] Kawasaki post-Covid et autres épidémies : les chiffres en France et les leçons à en tirer. Rev Prat (en ligne) 22 octobre 2021.