Entre le 1er janvier et le 31 mars 2019, 13 cancers pédiatriques ont été recensés à Sainte-Pazanne (11 parmi des enfants de 0 à 14 ans et 2 de 15 à 17 ans) : cela traduisait-il un excès par rapport au nombre attendu ?

 

L’enquête épidémiologique menée par les autorités de santé dans sept communes de Loire- Atlantique, dont Sainte-Pazanne, a apporté une réponse affirmative : en comparant les 11 cas de 0 à 14 ans avec le nombre attendu d’après les données du Registre national des cancers pédiatriques, qui était de 4,84, elle a conclu qu’il y avait un excès, avec un risque multiplié par 2,3.

Mais la situation est-elle pour autant anormale ? Dans un article paru en mai dans La Revue du Praticien, Catherine Hill élucide cette question, tout en faisant un point historique sur les vraies et les fausses alertes dans le domaine des causes de cancer.

C’est à lire dans : Hill C, Cancers pédiatriques : la situation de Sainte-Pazanne est-elle vraiment anormale ? Rev Prat 2020;70:479-81.

L. M. A., La Revue du Praticien

Figure : répartition des nombres de cas dans les 1 554 zones contenant une population de 0 à 14 ans dans laquelle on attend 4,84 cancers en 4,25 ans, sous l’effet du hasard. Note. Le calcul est fait en supposant que le nombre de cas par zone suit une loi de Poisson de moyenne 4,84. Un travail récent sur la répartition des cancers pédiatriques en France conclut que la variabilité est extra-poissonienne, donc l’hypothèse faite ici sous-estime la variabilité en supposant que le nombre de cas par zone suit une loi de Poisson. Grille de lecture. La France est divisée en 1 554 zones d’habitation contenant le même nombre d’enfants de 0 à 14 ans. Dans chaque zone, on attend en moyenne 4,84 cancers, mais on ne va pas observer exactement 4 ou exactement 5 cancers dans chaque zone. Le graphique montre le nombre de zones dans lesquelles on s’attend à observer 0 cancer (12 zones), 1 cancer (59 zones), etc., jusqu’à 11 cancers et plus (17 zones).