Alors que plus de 50 % des professionnels de santé travaillant dans les hôpitaux parisiens ont été vaccinés, pouvons-nous déjà constater des effets ?  L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a diffusé les courbes des nouvelles infections…

 

Des chiffres récents diffusés par l’AP-HP confirment les effets positifs de la vaccination : alors que le nombre cumulé de professionnels de santé primo-vaccinés atteint environ 56 000, dont près de 20 000 ont reçu la seconde dose (depuis le 1er janvier 2021), l’écart entre les courbes d’infections chez ceux-ci et la population générale francilienne est de plus en plus évident.

La couverte vaccinale en population générale en Île-de-France est en effet de 14 %, contre 55 % chez le personnel de l’AP-HP (pour les premières doses ; 20 % pour la vaccination complète), avec, au 15 avril 2021, 77 % des médecins vaccinés, 40 % du personnel paramédical, et 44 % des personnels techniques et administratifs. 

Premier constat : depuis février 2020, plus de 15 000 personnes qui travaillent dans les hôpitaux parisiens ont été infectées par le SARS-CoV-2. Alors que les médecins étaient les professionnels le plus touchés lors de la première et deuxième vagues épidémiques, depuis quelques semaines leur taux de contamination reste faible, alors que les nouvelles infections concernent surtout les personnels paramédicaux. 

De plus, l’évolution du nombre quotidien des infections (PCR positives) chez les professionnels de santé, qui du début de la pandémie et jusqu’à la mi-février épousait celle des cas en population générale, stagne voire diminue depuis lors, tandis que les cas en population générale n’ont cessé d’augmenter (v. figure). Cela est sans doute lié à la couverture vaccinale, qui est très différente entre ces deux populations : 14 % de la population en île de France versus 55 % chez les professionnels de l’APHP).

Figure

Par ailleurs, on estime que entre le 8 février et le 4 avril, environ 2 464 contaminations ont été évités.

Ces résultats confirment les effets positifs de la vaccination malgré la forte circulation du variant anglais, mais soulignent que les efforts doivent être poursuis pour améliorer la couverture vaccinale, notamment chez les personnels paramédicaux qui restent réticents à la vaccination. 

LMA, La Revue du Praticien