La Haute Autorité de santé a élaboré à cet effet des fiches pratiques synthétisant les explorations cliniques et paracliniques nécessaires et les traitements possibles, en soins de premier recours, pour les principaux symptômes ou atteintes d’organes identifiés.
Ces manifestations cliniques, très diverses et fluctuantes, peuvent survenir même chez des personnes ayant fait des formes peu sévères de la maladie, et comprennent notamment : une fatigue majeure, un essoufflement, des troubles cardio-thoraciques (douleurs et oppressions thoraciques, tachycardie, dyspnée, toux), des troubles neurologiques (cognitifs, sensoriels – en particulier troubles de la concentration et de la mémoire –, céphalées), des troubles de l’odorat et du goût, ou encore des signes digestifs et cutanés. Pour chacun de ces symptômes, une fiche pratique est disponible, détaillant brièvement, algorithmes décisionnels à l’appui, la prise en charge et les éventuels traitements à prescrire (v. liens ci-dessous).
L’histoire naturelle de la maladie, ainsi que les données physiopathologiques et épidémiologiques de ces symptômes persistants étant mal connus, la HAS utilise une acception large du terme « Covid long » et rappelle l’importance de l’écoute et l’empathie vis-à-vis du patient, qui doit être incité à identifier lui-même les circonstances et les facteurs déclenchant ses symptômes, pour qu’il puisse mieux s’autogérer et évaluer leurs conséquences sur sa qualité de vie. Il est important de repréciser l’histoire de l’épisode initial, pour éliminer d’abord une complication de la phase aiguë, une décompensation de comorbidité et une autre cause que la Covid-19.
L’examen clinique, approfondi, doit notamment rechercher une hypotension orthostatique et comprendre une mesure de la SpO2. Le praticien peut s’aider d’un bilan paraclinique parcimonieux, en évitant l’escalade des prescriptions d’examens complémentaires non pertinents. À l’issue de cette consultation, il peut proposer un projet de soins personnalisé, assorti d’objectifs réalisables (être soulagé plutôt que guéri, par exemple), et d’un suivi discuté et convenu avec son patient (et son entourage ou ses soignants si nécessaire).
Outre des traitements symptomatiques adaptés, la rééducation est un aspect important : respiratoire en cas de syndrome d’hyperventilation ; olfactive en cas de troubles de l’odorat persistants ; réentraînement à l’effort, qui doit être mené de façon progressive et adaptée aux possibilités de chaque patient.
Ensuite, l’exploration de troubles anxieux et dépressifs, de troubles fonctionnels et la proposition d’un soutien psychologique sont à envisager à toutes les étapes du suivi.
Une bonne hygiène de vie est recommandée avec, ainsi qu’une activité physique quotidienne, même modérée (en l’absence de contre-indications et dans la mesure des capacités de chaque patient).
En cas de formes plus complexes et d’une absence de réponse aux mesures de premier recours, les patients peuvent être adressés à des organisations territoriales pluridisciplinaires et pluriprofessionnelles en relation avec des médecins expérimentés dans la prise en charge de ces patients.
En outre, la HAS ne recommande pas les régimes alimentaires d’exclusion, les vitamines et suppléments en vente libre, inutiles et potentiellement nocifs en automédication, ni les approches dites de médecine « alternative » (acupuncture, auriculothérapie, ostéopathie, etc.), qui n'ont pas été évaluées dans ce contexte.
Ces préconisations sont vouées à évoluer avec le temps et l’avancée des connaissances sur le « Covid long » – des cohortes de patients qui en souffrent sont suivies actuellement, mais il faudra attendre quelques mois avant d’avoir les résultats.
Pour en savoir plus
HAS. Symptômes prolongés suite à une Covid-19 de l’adulte – Diagnostic et prise en charge. 12 février 2021.
Hoppenot I. « Covid-19 long » : la HAS publie des réponses rapides et des fiches techniques. 16 février 2021.
Fiches pratiques
Troubles du goût et de l’odorat
Kinésithérapie réentraînement à l’effort
Kinésithérapie syndrome hyperventilation