Cet anticorps a été isolé à partir du plasma d’un patient atteint de la Covid-19, et développé par Eli Lilly. Son pouvoir neutralisant réside dans sa grande affinité pour le RBD (receptor-binding domain) de la protéine Spike, celle qui permet au coronavirus de pénétrer les cellules : s’y liant, l’anticorps empêche le SARS-CoV-2 d’infecter ces dernières. La découverte du LY-CoV555 et de son rôle protecteur contre le virus a été rapportée au préalable chez des primates non humains.
452 patients ont été inclus dans cet essai randomisé en double aveugle, dont 70 % avaient au moins un facteur de risque de forme grave de la maladie (âge > 65 ans, IMC > 35 ou comorbidité). L’infections par le SARS-CoV-2 chez ces sujets avec des symptômes mineurs était confirmée par test RT-PCR, et l’administration IV du médicament est intervenue dans les 3 jours suivant le résultat positif : 309 ont reçu l’une de trois doses de l’anticorps LY-CoV555 (700 mg, 2 800 mg, ou 7 000 mg), tandis que 143 ont reçu un placebo.
Une diminution de la charge virale 3 fois plus importante a été observée à J11 dans le groupe ayant reçu la dose de 2 800 mg, par rapport au groupe placebo. De plus, dans les jours 2 à 6, les sujets traités avec l’anticorps monoclonal avaient des symptômes plus légers que ceux ayant reçu le placebo. Finalement, dans le groupe traité par LY-CoV555, le pourcentage de patients hospitalisés à J29 pour une aggravation de la Covid a été de 1,6 %, contre 6,3 % dans le groupe contrôle.
Si les résultats préliminaires indiquent que le traitement est sûr, son efficacité est encore à confirmer par davantage d’analyses – auquel cas cet anticorps monoclonal pourrait devenir le premier traitement d’urgence pour les patients aux premiers stades de la maladie…
Pour en savoir plus
Chen P, Nirula A, Heller B, et al. SARS-CoV-2 Neutralizing Antibody LY-CoV555 in Outpatients with Covid-19. NEJM 2020
Laura Martin Agudelo, La Revue du Praticien