Troubles digestifs sévères, complications rénales, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe : les conséquences des intoxications par des champignons sont nombreuses et potentiellement graves, pouvant conduire à une hospitalisation voire un décès.
En 2019, plus de 2 000 cas ont été rapportés au Centres antipoison, principalement au mois d’octobre (57 %). Ces intoxications étaient pour la plupart survenues au cours d’un repas avec des champignons cueillis, mais certains (4 %) concernaient des champignons trouvés dans le commerce ou au restaurant ; 3 % étaient la conséquence de l’ingestion d’une espèce toxique par des enfants, ou des adultes ayant des troubles cognitifs.
La confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxiqueet la consommation de champignons comestibles en mauvais état ou mal cuits sont à l’origine de ces accidents. À cet égard, l’Anses rappelle 10 règles de bonne pratique, que vous pouvez transmettre à vos patients :
1. Ramasser uniquement les champignons parfaitement connus : certains, hautement toxiques, ressemblent beaucoup aux espèces comestibles. Attention ! Des champignons vénéneux peuvent pousser à l’endroit où l’on a cueilli des champignons comestibles une autre année.
2. Ne pas consommer la récolte s’il y a le moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, ou la faire contrôler par un spécialiste en la matière (pharmaciens ou associations et sociétés de mycologie de la région, par exemple).
3. Cueillir uniquement les spécimens en bon état et prélever la totalité du champignon (pied et chapeau), afin d’en permettre l’identification.
4. Ne pas cueillir les champignons près de sites potentiellement pollués : bords de routes, aires industrielles, décharges.
5. Bien séparer par espèce les champignons récoltés pour éviter le mélange d’espèces vénéneuses et d’espèces comestibles. Les séparer dans des caisses, des cartons ou des paniers, mais jamais dans des sacs plastiques qui accélèrent le pourrissement.
6. Les conserver en évitant tout contact avec d’autres aliments au réfrigérateur (maximum 4 °C) et les consommer dans les deux jours après la cueillette.
7. Les consommer en quantité raisonnable après une cuisson suffisante (ne jamais consommer des champignons sauvages crus !).
8. Ne jamais les donner à manger à de jeunes enfants.
9. Ne pas essayer de les identifier au moyen d’applications de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur, et ne pas consommer de champignons commercialisés par des non professionnels, « à la sauvette ».
10. Photographier la cueillette avant cuisson en séparant les espèces : c’est utile au toxicologue du Centre antipoison, en cas d’intoxication, pour décider du traitement adéquat.
Anses. La saison de cueillette des champignons commence : restez vigilants face aux risques d’intoxications ! 25 septembre 2020.
L.M.A., La Revue du Praticien