Ces deux bithérapies d’anticorps monoclonaux ont reçu des ATU pour les patients adultes qui ont une forme symptomatique (légère à modérée, non oxygéno-requérante) de Covid-19 et qui sont à risque de développer une forme grave. Il s’agit des spécialités suivantes :
– casirivimab et imdevimab 120 mg/mL, solution à diluer pour perfusion ;
– bamlanivimab et etesevimab 700 mg/20 mL, solutions à diluer pour perfusion.
Attention : le bamlanivimab en monothérapie (ATU) ne doit être utilisé qu’en l’absence de disponibilité des bithérapies.
La Direction générale de la santé a rappelé que les personnes concernées sont :
1. Les patients quel que soit leur âge, qui ont un déficit de l’immunité lié à une pathologie ou à des traitements :
– chimiothérapie en cours ;
– transplantation d’organe solide ;
– allogreffe de cellules souches hématopoïétiques ;
– maladie rénale avec DFG < 30 mL/min ou dialyse ;
– lupus systémique ou vascularite avec traitement immunodépresseur ;
– traitement par corticoïde > 15 mg/semaine ;
– traitement immunodépresseur incluant rituximab.
Ou qui ont un risque de complications dû aux pathologies suivantes :
– fibrose pulmonaire idiopathique ;
– sclérose latérale amyotrophique ;
– pathologies rares du foie, y compris hépatites auto-immunes ;
– myopathies avec capacité vitale forcée < 70% ;
– autres pathologies rares définies par les filières de santé maladies rares (FSMR) ;
– trisomie 21.
2. Les patients âgés de 70 à 80 ans, ayant une pathologie chronique :
– obésité (IMC > 30) ;
- BPCO et insuffisance respiratoire chronique ;
- hypertension artérielle compliquée ;
- insuffisance cardiaque ;
- diabète (de types 1 et 2) ;
- insuffisance rénale chronique.
3. Les patients de plus de 80 ans
Ces anticorps monoclonaux ciblent la protéine Spike du SARS-CoV-2, neutralisant ainsi la capacité du virus à se fixer sur les cellules humaines et y pénétrer. Des données préliminaires issues des études cliniques suggèrent un intérêt de ces traitements quand ils sont administrés au tout début de la maladie, c’est pourquoi les patients doivent être en capacité de les recevoir dans un délai maximum de 5 jours après le début des symptômes.
Un test diagnostic positif par RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé est nécessaire pour débuter le traitement. Un test de criblage pour la détection d’éventuels variants est également à réaliser avant l’administration du traitement ; il est obligatoire dans les territoires où la circulation des variants est > 10 %.
Le rôle du professionnel de santé (médecin généraliste ou spécialiste) est notamment :
– d’identifier au préalable la population cible parmi ses patients ;
– de les informer de l’existence de ces traitements et des conduites à tenir en cas d’apparition de symptômes ;
– de les orienter très rapidement après l’apparition des symptômes vers les tests diagnostiques puis les lieux d’administration de ces traitements selon l’organisation locale ;
– de participer au suivi de l’efficacité et de la tolérance du traitement et au respect des mesures d’isolement renforcé, si nécessaire.
Pour rappel, le traitement doit être prescrit et initié par un médecin hospitalier et l’administration doit être réalisée dans un environnement hospitalier.
Une fiche synthétique pour les professionnels concernés est disponible sur ce lien (éligibilité et orientation vers la prise en charge des patients, traitement et suivi – en monothérapie ou bithérapie).
Pour les patients, une infographie est également disponible sur ce lien.
Les protocoles d’utilisation thérapeutique pour les deux bithérapies sont disponibles sur le site de l’Ansm.
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