Les professionnels socio-sanitaires ont besoin d’échanger sur les différences culturelles de leurs patients dans le rapport « au mourir ».1 La francophonie facilite ces échanges. Forts de cette idée, les statuts de la Fédération francophone internationale de soins palliatifs (FISP) ont été adoptés le 6 mai 2013 à Montréal.2 Les objectifs de cette fédération sont de développer l’information, la formation, la promotion et la recherche en soins palliatifs (SP) dans les pays francophones au moyen d’une langue commune afin de diffuser la culture palliative à travers le monde.3
Situations critiques en Afrique
Les situations palliatives en Afrique évoluent comme une marée montante. 25,56 millions de décès par an surviennent dans des conditions de souffrances en lien avec des maladies graves. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte que 429 000 décès annuels sont dus au paludisme, 940 000 au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), 1,7 million à la tuberculose, 8,8 millions au cancer, 17,7 millions aux maladies cardiovasculaires, sans oublier les maladies respiratoires, rénales, etc. L’évolution de ces maladies est souvent destructrice, prolongée, agressive, symptomatique, jusqu’à la mort inéluctable.
Les maladies infectieuses (VIH, tuberculose, paludisme) entraînent des douleurs, de la fièvre, des problèmes cutanés, respiratoires... Le cancer prend des formes dites historiques dans les pays du Nord, liées à son évolution sans possibilité d’accès aux traitements anticancéreux de référence. Le VIH-sida suscite, quant à lui, autant de douleurs intenses et complexes que le cancer.4
En Afrique francophone, les populations souffrent toujours d’un accès difficile aux traitements de référence de la médecine palliative tels que la morphine tandis que la médecine palliative occidentale devient de plus en plus technique et coûteuse.
Les maladies infectieuses (VIH, tuberculose, paludisme) entraînent des douleurs, de la fièvre, des problèmes cutanés, respiratoires... Le cancer prend des formes dites historiques dans les pays du Nord, liées à son évolution sans possibilité d’accès aux traitements anticancéreux de référence. Le VIH-sida suscite, quant à lui, autant de douleurs intenses et complexes que le cancer.4
En Afrique francophone, les populations souffrent toujours d’un accès difficile aux traitements de référence de la médecine palliative tels que la morphine tandis que la médecine palliative occidentale devient de plus en plus technique et coûteuse.
Apport des congrès
Des congrès internationaux sont organisés pour plaider auprès des autorités ministérielles, académiques et administratives, notamment en faveur de l’accès gratuit aux traitements comme la morphine. Ces congrès sont issus de l’impulsion d’associations nationales ou territoriales, avec le soutien de partenaires étrangers dans le domaine des soins en institution ou à domicile, et de l’enseignement. Leur implication a permis des avancées sur le territoire africain francophone : mise en place d’une équipe mobile de soins palliatifs à Libreville, au Gabon, en 2018,5 création d’un diplôme universitaire de soins palliatifs à l’université de Douala au Cameroun en 2021, organisation conjointe avec l’Association sénégalaise de soins palliatifs (Assopa) d’un congrès international à Dakar en 2022, etc.6
Accompagnement psychologique à asseoir
L’accompagnement du patient en situation palliative et de ses proches ne peut se penser sans la possibilité d’un accompagnement psychologique. Les psychologues sont en nombre insuffisant mais proposent une pratique clinique de qualité, notamment au Liban, en République démocratique du Congo, au Québec, au Bénin, en Belgique, au Togo, au Cameroun, avec une culture psychodynamique commune avec la France et un même référentiel des pratiques (avec pour base de travail celui de la SFAP), validé et disponible gratuitement.7
Quatre piliers à construire
L’image symbolique de la « Maison palliative » peut être prise pour exemple, militant pour le développement simultané de quatre piliers nécessaires à l’implémentation d’une prise en charge palliative de qualité sur le territoire africain : construire de façon concomitante un programme de formation en médecine de la douleur-médecine palliative, un programme de recours aux 25 médicaments essentiels à visée symptomatique (dont la morphine en solution orale), un programme d’offre diversifiée de soins palliatifs (équipes mobiles, lits dédiés dans des services, équipes d’agents de santé communautaires, unités fixes reconnues comme lieux d’expertise) et, enfin, un plan financé de développement à partir d’un plaidoyer politique évaluant les besoins.
Développement essentiel des soins palliatifs en Afrique
De nombreuses initiatives voient le jour pour permettre le développement des soins palliatifs en Afrique francophone.
Ce développement apparaît essentiel au regard du contexte sanitaire que connaît ce territoire, et malgré une situation politico-financière et sécuritaire souvent complexe.
La rencontre entre les équipes de soins palliatifs françaises et leurs homologues africaines laisse espérer que ces initiatives locales puissent être, comme des braises, des feux en devenir.
Ce développement apparaît essentiel au regard du contexte sanitaire que connaît ce territoire, et malgré une situation politico-financière et sécuritaire souvent complexe.
La rencontre entre les équipes de soins palliatifs françaises et leurs homologues africaines laisse espérer que ces initiatives locales puissent être, comme des braises, des feux en devenir.
Références
1. Ntizimira C. La philosophie « Ubuntu » dans les soins palliatifs en Afrique. Revue internationale de soins palliatifs (RISP) 2019;3(34):97-9.
2. Wary B, Zulian G. Une fédération internationale de soins palliatifs : pour quoi faire ? Était-ce vraiment nécessaire ? RISP 2014;3(29):75-6.
3. Burucoa B. Fédération internationale de soins palliatifs. RISP 2018;1(33):35-6.
4. Burucoa B. « Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons ! » pour une écologie palliative planétaire. RISP 2019;(18):269-70.
5. Puidupin MA, Mbangui Mayila S, Burucoa B, BidayeMabemba S, Belembaogo E. Une équipe mobile de soins palliatifs innovante au Gabon. Retour d’expérience de l’Institut de cancérologie de Libreville. Fondation Sylvia Bongo Ondimba. RISP 2021;1(35):27-31.
6. Quatrième Congrès Conjoint ASSOPA et SOSECAN. Quatre jalons posés pour la lutte contre le cancer. Dakaractu https://youtu.be/8q6cZxYEo9Y
7. Maneval-Van Lander A. Référentiel international francophone des pratiques cliniques des psychologues en soins palliatifs. 2023. Revue internationale de soins palliatifs2023;4(37):143-59.
2. Wary B, Zulian G. Une fédération internationale de soins palliatifs : pour quoi faire ? Était-ce vraiment nécessaire ? RISP 2014;3(29):75-6.
3. Burucoa B. Fédération internationale de soins palliatifs. RISP 2018;1(33):35-6.
4. Burucoa B. « Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons ! » pour une écologie palliative planétaire. RISP 2019;(18):269-70.
5. Puidupin MA, Mbangui Mayila S, Burucoa B, BidayeMabemba S, Belembaogo E. Une équipe mobile de soins palliatifs innovante au Gabon. Retour d’expérience de l’Institut de cancérologie de Libreville. Fondation Sylvia Bongo Ondimba. RISP 2021;1(35):27-31.
6. Quatrième Congrès Conjoint ASSOPA et SOSECAN. Quatre jalons posés pour la lutte contre le cancer. Dakaractu https://youtu.be/8q6cZxYEo9Y
7. Maneval-Van Lander A. Référentiel international francophone des pratiques cliniques des psychologues en soins palliatifs. 2023. Revue internationale de soins palliatifs2023;4(37):143-59.