L’ecthyma est une forme évolutive de l’impétigo, il s’agit d’une pyodermite profonde (une infection cutanée profonde) qui atteint le derme.
Les micro-organismes les plus fréquemment responsables sont le streptocoque β-hémolytique du groupe A (SBHGA) et le Staphylococcus aureus.
Le diagnostic est clinique : ce sont des lésions vésiculopustules ou des érosions croûteuses ; il existe habituellement un érythème périphérique. Les lésions évoluent souvent vers un aspect nécrotique, avec des ulcérations creusantes, laissant une cicatrice après guérison.
Habituellement, les lésions siègent au niveau des membres inférieurs et surviennent chez les patients fragiles (diabétiques, dénutris, immunodéprimés).
Diagnostics différentiels :
- Érysipèle : cellulite superficielle avec atteinte dermolymphatique, se caractérisant par des plaques brillantes, surélevées, indurées et douloureuses à marges nettes, associées à des signes systémiques (fièvre, frissons, malaise) ;
- Impétigo non bulleux : érosions superficielles avec croûtes mélicériques ;
- Brûlures de cigarette : l’histoire ou les signes retrouvés à l’examen clinique font suspecter des sévices à l’enfant ;
- Ecthyma gangréneux : vasculite septique localisée, en général associée à une bactériémie à Pseudomonas aeruginosa, touchant surtout desenfants immunodéprimés. Il évolue vers une ulcération profonde avec nécrose et parfois la formation d’une escarre ; il est souvent associé à une fièvre élevée et des myalgies.
Le traitement de l’ecthyma repose sur une antibiothérapie per os
, pendant 7 jours. Chez l’enfant : amoxicilline-acide clavulanique 80 mg/kg/j ou céfadroxil 100 mg/kg/j (en cas d’allergie : josamycine à 50 mg/kg/j). Chez l’adulte : pristinamycine 1 g/j ou céfalexine 2 à 4 g/j (si allergie à la pénicilline : pristinamycine 1 g/j).
On recommande l’éviction scolaire (3 jours après le début du traitement) et une bonne hygiène des mains et du corps.