Le tabagisme au cours de la grossesse est un problème de santé publique, par sa fréquence et ses complications, d’où l’importance d’accompagner vos patientes dans le sevrage ! Or, la prise en charge n’est pas clairement définie en France : si le dépistage en consultation est recommandé, la conduite à tenir n’est pas systématisée, tant en termes de traitement de substitution nicotinique (TSN) que d’accompagnement.
Le counseling – conseil minimal, thérapies comportementales et cognitives (TCC) et soutien comportemental – améliore le sevrage, avec un bénéfice modéré sur le poids de naissance et l’accouchement prématuré, mais l’intervention brève et l’entretien motivationnel semblent sans effet, contrairement aux études en population générale.
En cas d’échec de sevrage sans médicament, un TSN, quelle que soit sa galénique, peut être proposé à toute femme enceinte fumeuse. Les patientes doivent être rassurées malgré la présence, injustifiée, de pictogrammes indiquant « nicotine + grossesse = danger », car il n’y a pas de surrisque de fausse couche spontanée ni de malformation ! Les effets indésirables sont rares et comparables à ceux en population générale (céphalées, nausées, vomissements). En revanche, les prescriptions non nicotiniques (bupropion, varénicline) ne sont pas recommandées, en raison des potentiels effets délétères (amphétaminiques, notamment du bupropion) et de l’absence de données.
Pour en savoir plus
Koch A, Grangé G, Legendre G, et al. Sevrer les femmes enceintes fumeuses. Rev Prat Med Gen 2020;34:476-7.
L. M. A., La Revue du Praticien