Malgré les progrès thérapeutiques faits dans la lutte contre les hépatites virales, la guérison complète est certes un objectif mais il semble très (trop ?) ambitieux...

 

Les traitements antiviraux administrés précocement ralentissent la progression de la maladie et l’évolution de la fibrose vers la cirrhose, diminuant le risque de survenue à long terme d’un hépatocarcinome, en réduisant la charge virale. Mais même si les analogues nucléosidiques ou nucléotidiques (NUC) ont révolutionné la prise en charge du patient atteint d’une hépatite chronique B, ils ne permettent que rarement d’obtenir une « guérison fonctionnelle » définie par un ADN du VHB indétectable et une perte de l’Ag HBs, avec apparition secondaire d’anticorps anti-HBs. 

En cause : la conformation du virus lui-même ! Une fois entré dans le noyau des cellules de l’hôte, l’ADN viral « superenroulé » y persiste et devient alors résistant aux antiviraux, ce qui explique les risques de réactivation du VHB chez les porteurs chroniques.

Si le traitement antiviral de l’hépatite chronique B s’est simplifié, certains défis sont à relever : tolérance au long cours des analogues nucléosidiques, place des combinaisons thérapeutiques associant interféron et NUC (inhibiteurs oraux de l’activité transcriptase inverse de la polymérase du VHB), à quel moment et sur quels critères les interrompre.

Quoi qu’il en soit, le traitement le plus efficace est la prévention. C’est-à-dire la vaccination, qui devrait être universelle…

C'est à lire dans : Pol S, Vallet-Pichard A. Hépatite virale B chronique. Vers une guérison ? Rev Prat Med Gen 2020;34(1043):453-8.

Alexandra Karsenty, La Revue du Praticien