Les régimes végétariens (végétalien, lacto-végétarien, lacto-ovo-végétarien, pesco-végétarien, semi-végétarien) ont été proposés comme approche nutritionnelle pouvant réduire le risque de maladies chroniques non transmissibles. De plus, il existe une pression sociétale forte pour diminuer les aliments d’origine animale de la consommation alimentaire des pays occidentaux. Comparer les effets sur la santé des régimes végétariens et du régime omnivore est donc une question d’actualité. Les méta-analyses publiées sur ce thème apportent des réponses. Les régimes végétariens sont associés à une concentration plus faible de cholestérol sanguin total, de cholestérol lié aux lipoprotéines de basse et de haute densité, et sont sans effet sur le taux de triglycérides. Ils sont protecteurs pour les maladies complexes cardiovasculaires, en particulier l’hypertension artérielle, mais ils augmentent le risque de carence en vitamine B12, principalement chez les nourrissons de mère végétarienne, chez les femmes enceintes et les personnes âgées et ils diminuent les réserves en fer évaluées par la ferritine. En revanche, il existe un effet protecteur des régimes végétariens sur le risque d’obésité pathologique, des autres composantes du syndrome métabolique, dont le diabète et l’hypertension, et sur le risque de maladies cardiovasculaires. L’étude des effets sur le risque de cancer a produit des résultats contradictoires. La revue exhaustive de la littérature montre qu’il existe des données très parcellaires sur les effets de chacun des types de régimes végétariens pour les acides gras oméga 3, l’iode, le calcium, la vitamine B12 et la vitamine D, ainsi que sur leur comparaison avec le régime méditerranéen. L’effet des régimes végétariens selon les tranches d’âge nécessite également une attention particulière.
Jean-Louis Guéant, Inserm UMR_S1256, Nutrition-Génétique-Exposition aux risques environnementaux et Centre de référence des maladies héréditaires du métabolisme, université de Lorraine et CHRU de Nancy
6 octobre 2020