À 6-7 ans, le début des apprentissages fondamentaux conditionne les capacités des enfants à suivre une scolarité normale. Les enfants prématurés (50 000/an en France) auraient plus de difficultés d’attention, à cet âge, en lecture et mathématiques car ils auraient une moindre résistance à la distraction que les enfants nés à terme, souvent associée à un niveau élevé d’activité motrice, sans que la mobilité corporelle soit forcément source de difficultés d’apprentissage. La question est de connaître l’impact de la mobilité corporelle des enfants sur la résistance à la distraction. L’évaluation a reposé sur le principe de l’Eriksen flanker task adapté aux enfants, étudiant les capacités de résistance à la distraction d’enfants nés à terme âgés de 6-7 ans comparées à celles d’enfants nés grands prématurés (à 27 semaines de gestation en moyenne) dans des classes de même niveau scolaire, sans difficultés d’apprentissage. Le test compare la capacité de concentration sur une tache (tri d’images vues avec un casque virtuel en pertinent ou non) suivant la position corporelle imposée, assis ou libre. Les premiers résultats suggèrent que les capacités d’inhibition de l’enfant de 7 ans sont différentes en cas de naissance prématurée : les anciens prématurés répondent de façon immédiate et stéréotypée à la sollicitation de la fonction d’inhibition en position assise ou debout imposée. Une posture libre, en revanche, redonnerait la possibilité aux prématurés d’adapter leur temps de réaction à la tâche imposée et améliorerait leur taux de bonnes réponses. Ces données semblent montrer que les efforts attentionnels nécessaires pour maintenir une contrainte posturale pourraient limiter la disponibilité des enfants à réaliser les tâches cognitives. Une libération de cette contrainte, liée au respect d’une posture imposée, pourrait améliorer les performances scolaires, évitant l’échec scolaire même si un rattrapage est possible entre 8 et 12 ans. Jean-Michel Hascoët, maternité régionale Adolphe Pinard, Nancy, France 14 mai 2019