L'année 2021 se termine, et le SARS-CoV-2 est toujours présent, il est même très actif ! Alors que nous assistions à une baisse régulière des contaminations, une cinquième vague est apparue. En France, ce rebond épidémique semblait moins important que dans d’autres pays européens ; on évoquait une meilleure couverture vaccinale sur notre territoire. Mais avec près de 50 000 contaminations par jour et leur augmentation de 60 % en une semaine – derniers chiffres publiés par Santé publique France1 –, nous sommes aussi malheureusement concernés par cette nouvelle vague, une situation très préoccupante. Tous les espoirs étaient pourtant permis : « Dès la troisième vague épidémique, les nombres hebdomadaires de cas et de décès liés [au] Covid-19 ont pu être réduits de près de 90 % pour les résidents en Ehpad, en comparaison avec la deuxième vague, et le nombre hebdomadaire d’hospitalisations de 30 % pour les personnes de 75 ans et plus. Lors de la quatrième vague, les nombres hebdomadaires moyens de cas et de décès ont été réduits de 94 et 96 % pour les résidents en Ehpad en comparaison à la deuxième vague, de 80 % pour les personnes de 75 ans et plus. Les hospitalisations ont été réduites de 68 %, et les décès de 54 % chez les 50 à 64 ans, et les hospitalisations de 24 % chez les 18 à 49 ans. »2
La grande majorité des contaminations actuelles et des cas graves hospitalisés ou en réanimation concerne les non-vaccinés, les patients immuno-déprimés ou les personnes à plus de 6 mois de leur primovaccination.3 À ce jour et dans un contexte où la couverture vaccinale des adultes n’a pas encore atteint un niveau optimal (dose de rappel comprise), la vaccination des enfants de 5-11 ans n’est actuellement recommandée que pour les plus fragiles ou pour ceux qui sont en contact avec des personnes à risque de forme grave. Les données évoluant, le débat sur la généralisation de la vaccination aux moins de 12 ans reste ouvert. Le passe sanitaire est certainement un outil important pour encourager les plus récalcitrants aux vaccins, l’afflux actuel des demandes auprès des centres de vaccination et des professionnels libéraux montre que cette incitation reste nécessaire.
Au moment où nous ignorons encore comment va se résoudre cette cinquième vague, un nouveau variant venu d’Afrique du Sud, Omicron, est apparu ces derniers jours. Il vient compliquer un contexte épidémique déjà bien inquiétant car il est classé comme préoccupant par l’Organisation mondiale de la santé. Mais quelle sera sa transmissibilité ? Sa virulence ? Son possible échappement immunitaire ? Sa sensibilité aux vaccins actuels ? Il ne fait aucun doute que la France sera tôt ou tard contaminée par Omicron, les virus ne connaissant pas les frontières !4
Alors, faudra-t-il adopter de nouvelles restrictions sanitaires, comme l’ont déjà fait certains pays ? Pour le moment, le Conseil scientifique se veut rassurant, mais pour combien de temps ? Il est bien difficile de prévoir l’évolution de cette cinquième vague et les répercussions d’Omicron ! Les dernières recommandations du Conseil restent l’accélération de la campagne de primovaccination et le rappel (3e dose) surtout pour les populations les plus fragiles, le renforcement des mesures barrières dans tous les endroits clos mais aussi à l’extérieur en cas de fortes fréquentations et toujours « Tester-Alerter-Protéger ».
La situation sanitaire de 2022 risque d’être encore bien difficile et pleine de surprises mais, sans aucun doute, l’urgence est certainement la vaccination…
Références
1. Données de Santé publique France : 48 416 au 2 décembre 2021 avec un R à 1,6. https://bit.ly/3phOC4h
2. Vaux S, Blondel C, Platon J, et al. Couverture vaccinale contre la Covid-19 et impact sur la dynamique de l’épidémie. Bull Epidémiol Hebd. 2021;(Cov_12):2-13. https://bit.ly/3IeBC82
3. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse/neuf-fois-plus-dentrees-en-soins-critiques-parmi-les-personnes-non-vaccinees
4. Déjà 25 cas retrouvés en France au 5 décembre 2021.