Depuis le 18 janvier, la campagne vaccinale anti-Covid s’est étendue aux personnes de moins de 75 ans (hors Ehpad) et aux patients ayant certaines pathologies à haut risque, dont un cancer en cours de traitement par chimiothérapie. L’INCa a précisé ces recommandations, en identifiant ceux qui doivent bénéficier d’une vaccination immédiate.
Pour les sujets atteints d’hémopathies malignes, il s’agit de ceux :
– ayant reçu,il y a plus de 3 mois et moins de 3 ans, uneallogreffe de cellules souches hématopoïétiques, en l’absence de GVHD aiguë ou chronique non contrôlée ;
– traités activement pour une hémopathie aiguë (y compris les traitements d’entretien), quel que soit son type (myéloïde ou lymphoïde) et quel que soit leur âge, dès lors que leur programme de soins ne s’effectue pas majoritairement en hospitalisation prolongée ;
– traités activement pour un myélome multiple, un lymphome T, un lymphome B diffus à grandes cellules, un lymphome folliculaire, une leucémie lymphoïde chronique, en première et deuxième ligne de traitement pour ces pathologies ;
– récemment diagnostiquée pour l’une des pathologies précédemment citées et qui doivent être placés à court terme en traitement actif. La réalisation du protocole complet de vaccination doit se poursuivre en parallèle de la mise en traitement de la pathologie, sans la retarder (une efficacité rapide et significative après la première dose des vaccins actuellement disponibles ayant été rapportée).
Dans le cas particulier des patients recevant des anti-CD20, la précaution prévaut : ils doivent également être vaccinés (considérant leur capacité, diminuée mais non nulle, à mettre en œuvre une réponse immunitaire et l’immunogénicité particulière des vaccins à ARNm) ; toutefois, la vaccination est assujettie à des réserves formulées dans l’avis.
Pour les sujets atteints de cancers solides, les ultra-prioritaires sont les patients :
– dont les traitements sont à visée curative, quelles qu’en soient les modalités et les séquences, mais à l’exclusion des tumeurs cutanées basocellulaires ;
– en traitement actif, sans visée curative, par chimiothérapie de première ou deuxième ligne ;
– recevant une radiothérapiepour une tumeur intrathoracique primitive incluant un volume pulmonaire important, une radiothérapie incluant un grand nombre d’aires ganglionnairesthoraciques et/ou abdomino-pelviennes et/ou un grand volume de tissus hématopoïétiques.
Cet avis de l’INCa s’est appuyé sur une analyse de la littérature disponible – quoique encore peu développée – et des recommandations internationales issues notamment de sociétés savantes, ainsi que sur l’audition des représentants des parties intéressées (sociétés savantes, fédérations hospitalières, etc.). Il propose également des modalités d’administration vaccinale, ainsi que des moyens susceptibles d’optimiser le rapport bénéfice-risque individuel ou collectif.
L’institut rappelle que cet avis ne se substitue pas à la connaissance particulière de l’état du patient par les équipes médicales qui les suivent. La relation médecin-patient, dans le processus de décision partagée conduisant à la vaccination, est essentielle. Il précise aussi que cet avis est susceptible d’évoluer selon les nouvelles connaissances.
Ces travaux se poursuivront, en lien avec le Pr Fischer, afin de définir un ordre de priorité au sein des autres patients atteints ou ayant été atteints de cancer, qui ne sont pas intégrés à ces premières préconisations.
Pour en savoir plus
INCa. Priorisation des patients atteints de cancer pour la vaccination contre le SARS-CoV2 : l’Institut national du cancer publie ses préconisations. Communiqué de presse du 1er février 2021.
L.M.A., La Revue du Praticien