Sylvie, 60 ans, s’inquiète d’un érythème infiltré (avec bulles et légère desquamation) au niveau du cou et de l’épaule (fig. 1 et 2). Elle a appliqué du diclofénac la veille d’une randonnée au terme de laquelle cette dermatose prurigineuse est apparue, avec une sensation de brûlure.
La phototoxicité est une réaction cutanée liée aux propriétés chimiques d’un médicament, agissant comme un chromophore (molécule responsable d’un changement de couleur en réponse à une excitation lumineuse).
Le médicament photosensibilisant déclenche un érythème douloureux (coup de soleil, bulles) sous l’effet des rayonnements UV (localisation exclusive aux zones photoexposées).
En cas d’usage topique, la réaction a lieu à la surface d’application (photosensibilisation de contact). Les médicaments courants sont fréquemment en cause : anti-inflammatoires non stéroidiens, anti-acnéiques, antiépileptiques, statines, diurétiques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, inhibiteurs de la pompe à proton, sulfamides hypoglycémiants…
Les phototypes clairs (comme chez cette patiente) sont les plus à risque.
La prise en charge repose sur l’arrêt du gel anti-inflammatoire, la protection solaire, l’application d’un émollient et d’une corticothérapie locale.
Pour en savoir plus
Barbaud A, Tréchot P, Béani JC. Photosensibilisations : liste originale des photosensibilisants. https://bit.ly/31zc6Xk
INRS. Photosensibilisation, cancers cutanés et exposition professionnelle aux ultraviolets. https://bit.ly/34o0c4y
Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance. https://bit.ly/31zwDeJ
Bourron A, Vallet CE. Photosensibilisation iatrogène. Rev Prat 2019;69:1108.

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