Chaque flacon du vaccin Cominarty (Pzifer/BioNTech), initialement prévu pour 5 doses, s’est finalement avéré en avoir une 6e après dilution, qu’il est possible de prélever en suivant certaines précautions. Récemment, de nombreux médecins ont signalé pouvoir en extraire même une 7e dose. S’ils ont reçu au début la consigne de ne pas la prélever, de peur qu’il n’y ait une pénurie de seringues, la Direction générale de la santé vient de revenir sur cette décision…

 

Dans une communication datant du 12 mars 2021, la DGS demande finalement aux professionnels de santé de ne jeter aucune dose qui puisse être extraite d’un flacon de vaccin Comirnaty.

Selon l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ce vaccin, chaque flacon (0,45 mL) contient 6 doses (de 0,3 mL chacune, après dilution). Pour extraire ces 6 doses, des dispositifs d’injection (aiguilles + seringues ou kits d’injection) à faible volume mort (inférieur à 35 µl) doivent être utilisés. 

De plus, selon la DGS, le matériel actuellement disponible a les caractéristiques requises pour extraire également une 7e dose. Elle a cependant précisé que, puisque cette situation ne se produit que ponctuellement, il revient aux professionnels de santé, sur le terrain et au cas par cas, d’estimer si l’obtention de cette 7e dose dans la solution résiduelle du flacon est possible, en veillant au respect des bonnes pratiques applicables.

À ce propos, le CHRU de Nancy s’apprête à tester un dispositif qui permettrait de prélever avec précision ces deux doses surnuméraires. Conçu par la start-up nancéenne de biotechnologie Sysark, il permettrait de réduire le risque d’erreur humaine en limitant les manipulations (la seringue est placée dans le dispositif, qui « bloque » le mouvement pour prélever avec précision le dosage, v. vidéo sur ce lien). Selon les premiers tests, ce système garantirait le prélèvement correct des doses avec une marge d’erreur inférieure à 3 %. Il est, en outre, calibré pour être utilisé avec les seringues actuellement disponibles. Cela permettrait de garantir l’extraction de la 6dose, qui n’est pas encore systématique aujourd’hui, et éventuellement de la 7e, c’est-à-dire, en tout, de vacciner jusqu’à 40 % de personnes en plus à partir d’un flacon, par rapport à la projection initiale. Affaire à suivre… 

L.M.A., La Revue du Praticien