Synthétisant les connaissances actuelles sur le Covid-19, la Haute Autorité de santé (HAS), le Collège national des généralistes enseignants, le Collège de la médecine générale et la Société de pathologie infectieuse de langue française ont publié le 26 juin 4 fiches pratiques sur la prise en charge de la maladie, que le patient soit symptomatique ou non.

 

Ces fiches abordent :

– la conduite à tenir face à un patient symptomatique, en fonction de la date d’apparition des symptômes ;

– la conduite à tenir face à une personne asymptomatique, en fonction de la date d’exposition ;

– l’interprétation d’un test RT-PCR et la conduite à tenir selon le résultat ;

– l’interprétation d’un test sérologique et la conduite à tenir selon le résultat.

La HAS rappelle que, pour éviter un rebond de l’épidémie, il est fondamental que les cas soient rapidement identifiés et isolés : les conditions d’isolement du patient à son domicile doivent être évaluées en tenant compte de plusieurs facteurs (son autonomie, la présence de personne(s) à risque de formes sévères de Covid-19 au domicile, etc.) ; le traitement est symptomatique, éventuellement combiné à un suivi du patient par le médecin généraliste, une infirmière et/ou d’autres professionnels de santé selon les besoins (kinésithérapeute, diététicien, orthophoniste, etc.). Elle souligne aussi que l’élément crucial du diagnostic clinique – le seul permettant d’opter pour une prise en charge en ambulatoire ou pour une hospitalisation – est la saturation en oxygène.

L’essentiel

1. La majorité des patients atteints du Covid-19 relève d’une prise en charge ambulatoire.

2. L’évaluation clinique initiale et de suivi est à effectuer préférentiellement en présentiel.

3. L’examen clinique incluant notamment la mesure de la saturation en O2 confirme ou infirme la décision de la prise en charge ambulatoire.

4. Chez un patient symptomatique :

– si le patient est vu en consultation entre J1 et J7 après le début des symptômes, prescrire un test RT-PCR sur un prélèvement nasopharyngé ;

– si ce 1er test RT-PCR est négatif, en cas de forte suspicion : refaire un test RT-PCR entre J2 et J7 après le début des symptômes ou, à défaut, prescrire un test sérologique à faire à partir de J14 ;

– si le patient est vu en consultation à partir de J8 après le début des symptômes : prescrire un test sérologique à réaliser à partir de J14 uniquement. Ne pas prescrire un test RT-PCR.

5. Chez un patient asymptomatique :

– si le patient consulte entre J1 et J10 à partir de la date d’exposition, prescrire un test RT-PCR à faire à partir de J3 et dès que possible avant J10 ;

– si le patient consulte après J10 à partir de la date d’exposition, prescrire un test sérologique à réaliser à partir de J20, ne pas prescrire de test RT-PCR.

6. La prise en charge globale ambulatoire d’un patient est identique pour les patients en attente du résultat de la RT-PCR, les patients ayant un test RT-PCR positif, et ceux à forte suspicion de Covid-19 ayant un test RT-PCR négatif.

7. L’isolement du patient est débuté en attente du résultat de la RT-PCR. À ce stade, les propositions de conduite à tenir vis-à-vis de l'entourage (isolement, dépistage...) reviennent au clinicien, et dépendent du niveau de suspicion chez le patient (signes cliniques, notion d’exposition, contexte épidémique), et des caractéristiques de l'entourage (fragilité, profession...).

Pour télécharger les fiches

HAS, Réponses rapides dans le cadre du Covid-19 – Prise en charge de premier recours des patients suspectés de Covid-19 après la levée du confinement, 18 juin 2020.

L. M. A., La Revue du Praticien