L’allergie IgE-médiée au jus de pelouse, décrite dès les années 1970, est en réalité due à un allergène contenu dans les feuilles de la plante appelée ivraie (Lolium perenne), une graminée fréquemment présente sur les pelouses. Il s’agit d’une protéine enzymatique majeure du règne végétal, sous-unité L de la Rubisco (ribulose-1,5-diphosphate carboxylase/oxygénase).
Les circonstances de déclenchement sont très particulières et permettent d’orienter le diagnostic : il s’agit de l’apparition rapide des signes cliniques – urticaire de contact, rhinite, conjonctivite, crise d’asthme – uniquement lors de la tonte de pelouse, de la manipulation d’herbes fraîches par contact direct ou inhalation des particules allergéniques contenues dans le jus de la plante. Ce sont essentiellement des jardiniers professionnels qui sont concernés (espace verts). La gestion des jardins privatifs avec la tonte du gazon est également un élément déclencheur.
La sévérité des symptômes dépend des facteurs favorisants : effort concomitant, excoriation ou plaie qui permettent une pénétration cutanée de l’allergène.
Le diagnostic repose sur la réalisation de prick-test avec un broyat de feuille d’ivraie et un dosage des IgE spécifiques. En parallèle, on observe une positivité moindre aux tests des graminées et aux moisissures.
Afin de prévenir ces symptômes ORL et respiratoires, il est recommandé de porter un masque lors de la tonte ou, si possible, de laisser une tierce personne pratiquer cette activité.
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Tsunoda K, Ninomiya K, Hozaki F, et al. Anaphylaxis in a child playing in tall grass. Allergy 2003;58(9):955-6
Leduc V, de Lacoste de Laval A, Ledent C, et al. Allergie respiratoire aux protéines de feuilles, implication d’un nouvel allergène. Rev Fr Allergol Immunol Clin 2008;48(8):521-5.
