Durant le premier confinement, 49 % des hommes et 53 % des femmes ne pratiquaient pas suffisamment d’activité physique au regard des recommandations sanitaires (à savoir, plus de 30 minutes par jour), des prévalences supérieures à celles relevées avant la pandémie (29 % et 47 % respectivement). Ce sont les conclusions de la 6e vague de l’enquête CoviPrev menée en ligne par Santé publique France début mai 2020 sur un échantillon représentatif de la population française, de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus.
Le manque d’activité physique restait socialement marqué, concernant moins les catégories socioprofessionnelles (CSP) supérieures et étant particulièrement marqué pour les personnes sans activité professionnelle, ainsi que pour les femmes les moins diplômées, en arrêt de travail ou au chômage partiel et les mères d’enfants de moins de 16 ans. Cependant, la diminution la plus marquée a été constatée chez les personnes de CSP+ vivant en milieu urbain, tout particulièrement les hommes – une diminution fortement liée au télétravail.
À cet égard, le temps passé en position assise a aussi augmenté : un tiers des personnes interrogées ont déclaré passer plus de 7 heures par jour en position assise, ce qui représentait pour la majorité des participants (60 % des hommes et 63 % des femmes) une hausse par rapport au temps passé assis avant le confinement. Une augmentation qui se retrouve, sans surprise, dans la majorité des études menées sur cette période en France comme à l’étranger, et est aggravée par une rupture insuffisante de la sédentarité (moins de la moitié des personnes ont déclaré se lever au moins une fois par heure !).
Troubles musculo-squelettiques, symptômes dépressifs ou anxieux, troubles du sommeil, etc. figurent parmi les conséquences négatives de cette sédentarité croissante : le BEH n° 26 avait déjà relevé un risque accru de survenue d’une lombalgie pendant le confinement, et dans la présente étude le manque d’activité physique a été associé à un état dépressif pour les hommes et pour les femmes, à une anxiété chez les hommes et à des problèmes de sommeil chez les femmes…
Une exception notable a toutefois été relevée : cette étude a en effet montré que, à l’opposé de cette dégradation générale des comportements de sédentarité, près de 20 % des femmes ont augmenté leur activité physique pendant le confinement ! Et ce, grâce en particulier à l’utilisation d’applications d’activité sportive… Des résultats corroborés par une étude américaine qui a aussi pointé les bénéfices de ces outils dans la modération de la sédentarité en période de confinement.
De multiples outils sont ainsi à la disposition de vos patients pour les aider à briser ces schémas. Outre le site www.mangerbouger.fr dont les contenus ont été adaptés aux périodes confinées. Une courte vidéo a aussi été diffusée, avec les « 6 bons réflexes pour continuer de bouger chez soi ». Par ailleurs, le ministère des Sports propose une sélection d’applications numériques désormais sous son patronage, dont les contenus, devenus gratuits, sont conçus par des professionnels du sport, de la santé et de l’activité physique adaptée et sont vérifiés par l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité.
À vos tapis !
L.M.A., La Revue du Praticien
À lire aussi
Dossier – Prescription de l’activité physique, élaboré selon les conseils scientifiques du Pr Yves Le Bouc. Rev Prat 2020;70:267-86.
Dossier – Sport amateur, sport de loisir et santé, élaboré selon les conseils scientifiques du Pr Yves Le Bouc. Rev Prat 2020;70:541-74.