L’hypertension artérielle est une maladie très fréquente à travers le monde (environ 1 milliard de sujets), avec en Roumanie une prévalence très haute (45,1 %) dans la population adulte (18-80 ans), selon les résultats de la dernière étude épidémiologique SEPHAR (Étude épidémiologique sur la prévalence de l’hypertension et du risque cardiovasculaire en Roumanie). Malgré les progrès pharmacologiques du traitement de l’hypertension artérielle, le contrôle des valeurs de la pression artérielle reste sous-optimal, avec en Roumanie un taux de seulement 30,8 %. Ainsi se justifient les efforts d’une meilleure compréhension de la physiopathologie de l’hypertension à visée d’identification des mécanismes pathogéniques qui pourraient devenir des cibles thérapeutiques. La pression artérielle relève d’une relation hémodynamique entre le débit cardiaque (dépendant à son tour de l’inotropisme et de la volémie) et la résistance artériolaire périphérique (dépendante de l’état de vasoconstriction/ vasodilatation). Le but de l’étude présentée a été d’évaluer le profil hémodynamique par bio-impédance électrique transthoracique (BET) d’un échantillon de sujets hypertendus roumains adultes. L’état hémodynamique de 771 adultes hypertendus (18-80 ans), dans une population générale de 1 975 sujets inclus dans l’étude SEPHAR III, a ainsi été évalué. Seuls ont été inclus les hypertendus qui avaient des enregistrements hémodynamiques non invasifs corrects (évalués par BET) en utilisant le système HOTMAN, méthode qui permet d’identifier les modulateurs hémodynamiques (volémie, inotropisme, état de vasoconstriction/ vasodilatation) et leurs altérations. Un état d’hypervolémie a été identifié chez 80,7 % des cas parmi lesquels une consommation élevée de sel était observée et seulement 1,4 % recevaient des diurétiques ; un état de vasoconstriction était présent dans 26,3 % des cas dont seulement 41,4 % recevaient des vasodilatateurs, et un état d’hyper-inotropisme était noté dans 22,7 % des cas dont seulement 20,5 % étaient traités par des bêtabloquants. Une analyse de régressions a montré une association positive entre le nombre de modulateurs hémodynamiques altérés et le manque de contrôle des valeurs de la pression artérielle.

En conclusion, l’implémentation d’une stratégie thérapeutique fondée sur l’évaluation hémodynamique non invasive, dans le but de corriger l’altération de modulateurs hémodynamiques, pourrait améliorer le contrôle des valeurs de la pression artérielle chez les sujets hypertendus. 

Maria Dorobantu, université de médecine et  de pharmacie Carol Davila, Bucarest, Roumanie

25 juin 2019