L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) appelle à une large participation à son dispositif de signalement en ligne du moustique tigre (signalement-moustique.anses.fr) pour que les autorités sanitaires puissent mettre en place une lutte adaptée à sa propagation sur le territoire.

 

Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre (Aedes albopictus) est implanté en France métropolitaine depuis 2004. Vecteur de maladies telles que la dengue, le chikungunya ou l’infection par le virus Zika, c’est l’une des espèces les plus invasives au monde : son expansion à plus de 100 pays sur les 5 continents – due au commerce international de pneus notamment – est fulgurante depuis quelques années ; en France, il est implanté aujourd’hui dans les territoires d’outre-mer et 58 départements métropolitains, notamment dans le sud-est du pays et en Corse (départements colonisés à plus de 40 %). Ainsi, chaque année, par exemple, entre 100 et 300 cas de dengue sont diagnostiqués en France métropolitaine ; si la plupart sont importés des territoires d’outre-mer, une trentaine de cas autochtones ont été recensés dans le sud du pays depuis 2014.

La surveillance de cet insecte fait donc partie de la lutte antivectorielle menée par les autorités sanitaires, qui exhortent la population à signaler sa présence sur la plateforme dédiée. Ce moustique se développe surtout dans des environnements urbains et péri-urbains, et son caractère anthropophile explique qu’il soit pratiquement impossible de s’en débarrasser une fois qu’il est installé dans une commune ou un département. 

Photos à l’appui, le site guide l’usager dans son identification, pour éviter les confusions avec d’autres espèces (le moustique tigre est de petite taille – inférieure à une pièce de 1 centime d’euro –, noir et blanc, et dispose d’un appareil piqueur, long appendice en prolongement de la tête). Tout signalement doit être appuyé soit par une photographie, soit par l’envoi d’un moustique dans un état permettant son identification à l’opérateur en charge de la démoustication dans la région.

Conseils de l’Anses pour lutter contre sa prolifération et se protéger des piqûres : 

– détruire les lieux de ponte (tout réservoir d’eau, vases, fûts, bidons, vieux pneus, etc.) : vider ou supprimer les coupelles sous les pots de fleurs, ou les remplir de sable pour éviter l’eau stagnante ; mettre à l’abri de la pluie les seaux et récipients divers ; recouvrir les bidons de récupération d’eau avec un moustiquaire ; introduire des poissons dans les bassins d’agrément afin qu’ils mangent les larves ; 

– éliminer les lieux de repos (végétation) : élaguer les arbres, débroussailler les haies et les herbes hautes, éviter le stockage de débris végétaux ;

– pour éviter les piqûres : porter des vêtements longs, amples et clairs, utiliser des répulsifs cutanés et des moustiquaires (pour rappel, le moustique tigre est silencieux et diurne, c’est-à-dire qu’il pique plutôt le jour, en particulier matin et soir, contrairement au moustique commun qui a tendance à sévir la nuit).

Pour en savoir plus

Anses, Moustique tigre : participez à sa surveillance vie la site Signalement moustique ! 19 juin 2020.

À lire aussi

Espindola Gomez R, Epelboin Y, Melzani A, et al. La dengue, à nouveau d’actualité. Rev Prat Med Gen 2019;33:884-6. 

Javelle É, Simon F. Chikungunya : risque avéré d’épidémie en France. Rev Prat Med Gen 2019;33:166-7.

Dossier – Arboviroses. Rev Prat 2020;70:311-41.

Laura Martin Agudelo, La Revue du Praticien