Les résultats négatifs des tests RT-PCR ne doivent pas induire en erreur, en particulier quand la suspicion clinique est forte.

 

D’après une étude parue dans la revue Annals of Internal Medicine, des chercheurs de l’université Johns Hopkins aux États-Unis ont conduit une analyse poolée de 7 études (n = 1 330) fournissant des données sur la performance des tests RT-PCR réalisés sur des prélèvements des voies respiratoires hautes en fonction du temps écoulé depuis l’infection ou l’apparition des symptômes.

Si la probabilité d’un faux négatif décroît dans les 4 jours suivant la contamination (de 100 % au jour 1 [J1] à 67 % à J4), elle est élevée le jour d’apparition des symptômes (J5), à 38 %. Elle décroît par la suite à 20 % à J8, c’est-à-dire 3 jours après l’installation des symptômes, mais augmente de nouveau, pour arriver à 66 % à J21. Les auteurs soulignent donc l’importance d’une interprétation prudente des résultats, en particulier au début de l’infection, d’autant plus si des résultats négatifs sont utilisés pour justifier un relâchement des précautions destinées à prévenir la transmission. En bref, si la suspicion clinique est forte, l’infection par le SARS-CoV-2 ne doit pas être exclue uniquement sur la base d’un test PCR négatif, et la situation épidémiologique doit aussi être soigneusement examinée.

Aujourd’hui, les tests PCR sur prélèvement nasopharyngé demeurent la référence dans le dépistage et le diagnostic de la Covid, à la fois chez les patients symptomatiqueset asymptomatiques. Ils sont à proposer en priorité : aux patients qui ont des symptômes de la Covid-19 (à répéter dans les 7 jours en cas de négativité du test et persistance de symptômes très évocateurs) ; aux sujets « contacts », sans symptômes, entre le 3e et le 10e jour après exposition rapprochée avec une personne dont l’infection est confirmée.

D’autres tests sont désormais disponibles en France pour dépister la Covid-19 : salivaire, sérologique, antigénique, TROD…. 

Tout ce qu’il faut savoir sur ces tests : « Covid-19 : les tests passés au crible »

Laura Martin Agudelo, La Revue du Praticien

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