Ce jeune homme de 32 ans, sans antécédent, a ressenti des palpitations lors d’un match de rugby. L’électrocardiogramme (ECG) initial montrait une tachycardie ventriculaire, bien tolérée sur le plan hémodynamique. Lors du bilan étiologique, l’ECG de repos (
La dysplasie arythmogène du ventricule droit (DAVD) est une pathologie génétique dont la prévalence varie de 1/1 000 à 1/5 000 personnes. Elle crée des arythmies ventriculaires (tachycardie ventriculaire [TV]), qui peuvent se manifester par des palpitations, une syncope, voire un arrêt cardiaque.1 Ces symptômes témoignent d’une dystrophie du tissu cardiaque droit, qui est remplacé par un tissu fibrolipidique, à cause, le plus souvent, d’anomalies des desmosomes cardiaques. Un faisceau d’arguments parmi les suivants permet de poser le diagnostic :
– des ondes T négatives de V1 à V2, parfois jusqu’en V4, en cas de bloc de branche droit, et une onde epsilon inconstante (crochetage de l’onde S en précordial : de V1 à V3) sur l’ECG ;
– une dilatation du ventricule droit et une dyskinésie de la partie médiane de la paroi libre à l’échographie transthoracique ;
– la mise en évidence de tissu fibro-adipeux sur l’imagerie par résonance magnétique cardiaque.
La conduite à tenir repose sur un traitement antiarythmique, principalement béta-bloquant (sotalol). Une ablation du tissu de réentrée par cathéter (radiofréquence) peut être envisagée, et la pose d’un défibrillateur implantable peut se discuter. Enfin, il convient d’éviter les sports intenses.
1. Pilichou K, Thiene G, Bauce B, Rigato I, Lazzarini E, Migliore F, et al. Arrhythmogenic cardiomyopathy [en ligne]. Orphanet Journal of Rare Diseases 2016;11-33. Disponible sur : https://ojrd.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13023-016-0407-1
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