Jusqu’à 40 % des hommes de moins de 55 ans seraient intéressés par une pilule masculine si elle voyait le jour. Toutefois, son développement se heurte à plusieurs obstacles. Outre son manque d’attractivité, sa conception représente un véritable défi scientifique lié à la production permanente de spermatozoïdes, difficile à inhiber temporairement et efficacement sans effets indésirables notables.L’alternative proposée par les chercheurs new-yorkais ? Inhiber l’adénylate cyclase soluble, une protéine essentielle à la maturation finale des spermatozoïdes lors de l’éjaculation, et nécessaire à leur motilité dans le vagin. Pour tester leur hypothèse, les chercheurs ont mené une étude dont les résultats sont parus dans Nature Communications. Les scientifiques ont donné à des souris mâles une dose orale d’un inhibiteur de l’adénylate cyclase soluble (50 mg/kg) et ont déterminé les fonctions des spermatozoïdes produits entre une et trois heures après administration. Ceux-ci étaient immobiles, mais la fonction des spermatozoïdes était récupérée après vingt-quatre heures chez la plupart des souris. Le candidat-médicament ne modifie pas le comportement sexuel des souris mâles. Enfin, son administration juste avant un rapport sexuel pourrait être sans danger, contrairement à l’absence permanente d’adénylate cyclase soluble, qui est associée au développement de glaucome chez les souris mutantes qui en sont dépourvues.Les auteurs concluent que cette méthode est prometteuse pour le développement d’une pilule masculine à moyen terme.
Références
NAT COMMUN 2023;14(1):637. Balbach M, Rossetti T, Ferreira J, et al. On-demand male contraception via acute inhibition of soluble adenylyl cyclase. PMID : 36788210