Les auteurs décrivent ici les données d’immunogénicité du vaccin à ARN de Moderna 119 jours après la première injection (soit 90 jours après la seconde dose). Les 34 adultes volontaires sains inclus dans l’étude de phase I ont reçu 2 injections de vaccins, à la dose 100 μg, à 28 jours d’intervalle. Les participants ont été stratifiés par âge : 18 à 55 ans, 56 à 70 ans et ≥ 71 ans.
La dose de 100 μg de mRNA-1273 (qui est associée à une efficacité de 94,5 % dans l’étude de phase III, selon les données communiquées par le laboratoire) induit une production élevée d’anticorps liants et neutralisants, qui diminue légèrement au cours du temps, comme attendu, mais reste élevée 3 mois après la 2e injection.
Ainsi, à J119, la moyenne des titres des anticorps IgG dirigés contre la protéine Spike était estimée à 235 228 dans la tranche d’âge 18-55 ans, 151 761 dans la tranche 56-71 ans et 157 946 au-delà de 71 ans. Ces taux étaient supérieurs à ceux atteints chez 41 patients convalescents de la Covid-19 (dosages effectués 34 jours après le diagnostic).
Par ailleurs, les auteurs indiquent qu’aucun effet indésirable grave n’a été observé au cours de l’étude.
Ces résultats montrent que, malgré une légère baisse, la réponse immunitaire humorale semble être durable quelle que soit la tranche d’âge, avec des titres plus élevés que chez les convalescents… Le suivi des patients se prolongera pendant 13 mois, ce qui permettra de préciser la durée réelle de la protection vaccinale. Par ailleurs, des études sont en cours pour déterminer si le vaccin induit également une mémoire cellulaire B, à l’instar de l’infection naturelle par le SARS-CoV-2. Il va sans dire que ces résultats prometteurs doivent être confirmés par ceux des études de phase III, que nous attendons tous avec impatience…
Cinzia Nobile, La Revue du Praticien