Si les premières données (datant de novembre-décembre) avaient suggéré que les enfants étaient plus infectés par ce variant que les autres classes d’âge, ce qui a pu entraîner des emballements médiatiques, un rapport de l’agence gouvernementale de santé anglaise (Public Health England) clarifiait en janvier que cette plus grande transmissibilité concernait tous les groupes d’âge, et non particulièrement les enfants. Toutefois, les données sur les conséquences cliniques d’une infection par ce variant sont encore parcellaires, et pourtant indispensables pour bien éclaircir le véritable effet de la seconde vague sur la population de jeunes enfants et adolescents, et guider ainsi les mesures de prévention.
L’étude menée à l’hôpital King’s College, publiée dans The Lancet, a donc comparé les caractéristiques cliniques des 20 enfants (âgés maximum de 18 ans) hospitalisés pour Covid entre le 1er mars et le 31 mai 2020 à celles des 60 enfants hospitalisés pour la même raison entre le 1er novembre 2020 et le 19 janvier 2021 – deux groupes comparables en ce qui concernait l’âge, les comorbidités et l’origine ethnique.
Si le nombre d’enfants admis à l’hôpital a triplé, cela peut s’expliquer par une prévalence plus élevée du SARS-CoV-2 dans la région (le nombre d’adultes hospitalisés a augmenté d’autant). En revanche, chez ces enfants, la fréquence d’une Covid sévère nécessitant oxygénothérapie ou ventilation (invasive ou non) est faible, aussi bien lors de la première vague que lors de la deuxième. Ces cas graves étaient d’ailleurs proportionnellement moins nombreux au cours de la deuxième vague : 8 % des patients ont eu une oxygénothérapie, 3 % une ventilation non invasive et 2 % une ventilation invasive (contre 35 %, 15 % et 20 % respectivement lors de la première vague).
L’infection par le variant B.1.1.7 ne résulterait donc pas en une maladie plus sévère ! Des données rassurantes – qui confirment aussi que les enfants sont, de façon générale, relativement épargnés par la gravité de la maladie – ; des données dont on espère qu’elles seront confirmées par d’autres études – et sur les autres variants…
L.M.A., La Revue du Praticien