Parmi les possibles traitements préventifs explorés – voire très médiatisés – pour la Covid-19, la vitamine C et le zinc ont rapidement été évoqués, pour leur rôle biologique connu dans la modulation de la réponse immunitaire. Leur bénéfice dans le traitement du rhume commun, par exemple, a déjà été évalué, souvent avec des résultats contradictoires. Des études in vitro, ainsi que des essais in vivo sur modèles aviaires, ont suggéré un rôle protecteur de la vitamine C contre l’infection par les coronavirus.

 

Cependant, l’efficacité de ces deux traitements dans la Covid-19 n’avait pas été testée, pour le moment, dans des essais cliniques randomisés : la première étude de ce type, multicentrique, menée aux États-Unis sur plus de 200 adultes, vient d’être publiée dans le JAMA. Quelles sont ses conclusions ?

Entre avril et octobre 2020, les participants (âge moyen = 45,2 ans ; 61,7 % de femmes) ayant un diagnostic de Covid-19 confirmé par PCR et suivis en ambulatoire ont été assignées dans 4 groupes à parts égales, pour recevoir pendant 10 jours soit du gluconate de zinc (50 mg), soit de l’acide ascorbique (8 000 mg), soit les deux, soit un traitement standard (standard of care). 

Le critère principal d’évaluation était le nombre de jours nécessaire pour atteindre une réduction de 50 % dans les symptômes (principalement fièvre, toux, dyspnée et fatigue) dans chaque groupe. Les chercheurs ont également pris en compte le nombre de jours nécessaire pour que les symptômes disparaissent totalement, la sévérité de ces derniers à J5, les hospitalisations et les morts.

Résultats : aucune différence significative n’a été constatée entre les 4 groupes, ni sur le critère principal ni sur les critères secondaires. En particulier, les patients ayant reçu de la vitamine C ont eu une réduction de 50 % de leurs symptômes en moyenne à 5,5 jours ; 5,9 jours pour le groupe ayant pris du zinc ; 5,5 jours pour le groupe ayant reçu les deux traitements, contre 6,7 jours pour le groupe « standard of care ». Après ces résultats intermédiaires, l’étude a donc été arrêtée.

L.M.A., La Revue du Praticien