Trois nouveaux cas de surdosage à la vitamine D liés à la prise de compléments alimentaires ont récemment été rapportés chez des nourrissons, s'ajoutant aux cas similaires rapportés les années précédentes.
Ce surdosage, se manifestant par une hypercalcémie, peut avoir des conséquences graves, comme des atteintes rénales à type de lithiase ou néphrocalcinose.
Il survient en particulier à la suite d’une prise de compléments alimentaires enrichis. En effet, contrairement aux médicaments, ces compléments peuvent avoir une concentration de vitamine D parfois très élevée (jusqu’à 10 000 UI par goutte), avec en plus une absence de recommandation de doses en fonction de l’âge. Le risque de surdosage est accru par la confusion que crée la présence sur le marché d’un nombre élevé de produits avec des concentrations différentes, et par la coexistence dans un même complément alimentaire d’autres vitamines (par exemple, la vitamine K, pour laquelle il n’existe pas de recommandation pour une administration quotidienne à des enfants) ou de calcium à forte dose, qui aggrave le risque d’atteinte rénale. De plus, certains compléments achetés sur Internet peuvent être non conformes à la réglementation. Enfin, le principal argument utilisé par les personnes ne voulant pas utiliser les médicaments contenant de la vitamine D – la présence potentielle de perturbateurs endocriniens – est dénué de fondement.
Il est donc recommandé de privilégier les médicamentspar rapport aux compléments alimentaires, de contrôler les doses administrées (vérifier la quantité en vitamine D par goutte) et de ne pas multiplier les produits contenant cette vitamine. L'Anses rappelle en outre aux parents que dans tous les cas, cet apport doit uniquement se faire sur prescription d’un professionnel de santé.
Pour rappel, la supplémentation en vitamine D est préconisée en France dès les premiers jours de vie afin de prévenir le rachitisme ; elle doit être poursuivie pendant toute la phase de croissance et de minéralisation osseuse, c’est-à-dire jusqu’à 18 ans.
Une mise à jour des recommandations nationales concernant les doses destinées aux enfants de 0 à 18 ans a été publiée en 2022 par les sociétés de pédiatrie françaises, afin de simplifier les pratiques et de s’aligner sur les guidelines européennes.