Cléa, 7 ans, se plaint de maux de tête qui surviennent environ 2 fois par mois depuis 3 ans. 
D’après ce profil temporel il s’agit de :
Céphalées chroniques paroxystiques.
À l’interrogatoire, elle décrit des céphalées bifrontales, pulsatiles, d’intensité 9/10. Lors des crises, Cléa s’allonge dans l’obscurité, est irritable et se plaint que l’entourage parle trop fort.
Quelle question posez-vous pour mieux préciser la sémiologie ? 
Durée des crises.
Son médecin traitant lui a prescrit un bilan ophtalmologique, qui a montré une légère hypermétropie, et des radiographies de sinus, qui ont montré une opacité en cadre du sinus maxillaire gauche. Sa mère a des céphalées, qui n’ont pas reçu de diagnostic, et qu’elle traite par le paracétamol. Vous suspectez une migraine sans aura.
Selon quels critères pouvez-vous affirmer ce diagnostic ? 
Les critères de l’ICHD-3, le diagnostic de migraine sans aura est retenu si la durée des crises est supérieure ou égale à 2 heures.
Le traitement prescrit est : paracétamol 15 mg/kg de poids toutes les 6 heures. Cléa n’est pas soulagée et ses crises durent 2h30.
Que remettez-vous en cause dans le traitement de crise prescrit ? 
L’objectif est de soulager le patient en 2 heures au plus. Si ce n’est pas le cas, la deuxième prise du médicament de crise doit avoir lieu à H2 (et non à H6).
Quel traitement de crise proposez-vous en remplacement ? 
Ibuprofène 10 mg/kg, dès le début de la crise, renouvelable si nécessaire à H2. Ne pas dépasser 2 jours de prise par semaine ou 6 jours de prise par mois, de façon régulière.
Cléa vous consulte à nouveau plusieurs années plus tard. Du paracétamol reste prescrit : 15 mg/kg de poids, à prendre « dès qu’elle a mal », toutes les 6 heures. Voici le courrier que son médecin traitant vous adresse :
« Je vous confie à nouveau Mademoiselle Cléa X, âgée de 14 ans, que vous aviez vue en consultation il y a quelques années. Elle se plaint de céphalées “quasi-quotidiennes”. Merci de ce que vous ferez pour elle. »
Quels diagnostics évoquez-vous ? 
Migraine chronique, céphalées par abus de paracétamol.
Quelle attitude diagnostique simple vous permettrait d’affirmer ce diagnostic ?
Tenue d’un agenda où seront indiqués les jours de céphalées et les jours de prise d’antalgiques (paracétamol).
Que pensez-vous du traitement prescrit par le médecin ?
Totalement inadapté. Le médecin traitant a prescrit un abus d’antalgiques (de paracétamol) !
Quelle attitude thérapeutique proposez-vous ?
Sevrage de l’abus d’antalgiques, mise en place des règles d’hygiène de vie, instauration d’un traitement préventif.

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