Laits végétaux : sont-ils vraiment des laits ?
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Souvent appelés « laits végétaux » à tort, ces jus ne peuvent constituer en aucun cas un substitutif aux produits laitiers !
Comme leur nom l’indique, ils sont obtenus à partir de sources végétales, soit par purée du végétal, soit par filtration en laissant tremper le végétal dans l’eau. Ils proviennent de sources variées : oléagineux, céréales, fruits amylacés, légume sec. Les plus vendus dans le commerce sont le lait d’amande, de riz, ou de soja, pour n’en citer que trois.
Ces jus ne sont en aucun cas des laits : leur composition est diamétralement opposée ! Les protéines et les lipides sont d’origine végétale, ils ne contiennent ni de cholestérol (mais des phytostérols), ni de lactose, ni de fibres (car elles sont éliminées lors du processus de fabrication). Le calcium est ajouté dans la recette : même si les teneurs peuvent être identiques à celles du lait, il est bien moins biodisponible.
En dehors de l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV), seule indication où l’exclusion du lait est nécessaire mais le plus souvent temporaire (dans 90 % des cas une réintroduction du lait de vache est possible après l’âge de 3 ans), il n’y a pas de preuve scientifique de l’efficacité du régime sans produits laitiers dans d’autres pathologies (autisme, rhumatismes dégénératifs et inflammatoires, infections oto-rhino-laryngées…). Le lait est un aliment nutritionnellement riche, il contient des protéines de haute qualité, du calcium, du phosphore, des vitamines B2 et B12 et, en moindre quantité, des vitamines A, D, PP, des folates, du magnésium, du sélénium et du zinc.
Le régime sans produits laitiers expose à un déficit protéique plus particulièrement chez le sujet âgé et à un déficit en calcium avec des conséquences osseuses, en particulier chez la femme ménopausée et le sujet âgé. Il doit être proscrit chez l’enfant en l’absence d’indication médicale.
Alexandra Karsenty, La Revue du Praticien