Peut-on utiliser un médicament après sa date de péremption ?

Il faut savoir que la date de péremption est fondée sur la stabilité du médicament dans son emballage scellé original : elle ne signifie pas que le médicament s’est montré instable après une période précise, mais que les données en temps réel ou les extrapolations issues d’études de dégradation accélérée indiquent que le médicament dans son emballage scellé sera toujours stable à cette date.
Il n’existe pas de rapports signalant une toxicité liée due à l’ingestion, à l’injection ou à l’application topique d’un médicament actuel après sa date de péremption – en dehors de lésions tubulaires rénales rapportées après utilisation de tétracycline dégradée dont la formulation n’est maintenant plus disponible.
 
Quant à l’efficacité résiduelle des principes actifs, elle varie en fonction du médicament, du lot, des éventuels agents de conservation et des conditions de stockage, en particulier la chaleur et l’humidité.
Globalement, de nombreuses formes solides conservées dans des conditions raisonnables et dans leurs emballages originaux intacts conservent 90 % et plus de leur puissance pendant au moins 5 ans après la date de péremption, parfois beaucoup plus longtemps. Les données du programme d’extension de la période de conservation du département américain de la Défense, ont montré que 2 650 lots sur 3 005 (environ 88 %) de 122 différents médicaments stockés dans leurs emballages originaux étaient restés stables pendant une période moyenne de 66 mois après leur date de péremption. Des anomalies au niveau de la puissance du pH, du contenu en eau, de la dissolution, de l’aspect physique ou de la présence d’impuretés ont été observées pour 479 lots (environ 18 %), mais jamais dans la première année. Le stockage dans des conditions de température et/ou d’humidité élevée peut accélérer la dégradation de certaines formes de médicaments. Les solutions et les suspensions sont généralement moins stables : les médicaments en solution devenue trouble ou décolorée, ou qui montrent des signes de précipitation, ne doivent donc pas être utilisés. Les facteurs limitatifs avec les médicaments ophtalmologiques incluent l’évaporation du solvant et le maintien de la capacité de l’agent de conservation à inhiber la croissance bactérienne. Les solutions d’adrénaline dans les auto-injecteurs EpiPen peuvent perdre de leur puissance après la date de péremption.
 
D’après : SPLF. Médicaments avec date de péremption dépassée : jamais dangereux, juste parfois inefficaces ? 11 juillet 2016.