Les formes familiales de chondrocalcinose sont exceptionnelles. Deux formes de transmission autosomique dominante ont été identifiées. L’une liée au locus CCAL1, sur le chromosome 8q, où se trouve le gène TNFRSF11B qui code pour la protéine ostéoprotégérine, et la deuxième liée au locus CCAL2, sur le chromosome 5p et qui code pour la protéine ANKH. Les tableaux cliniques de ces deux formes semblent légèrement différents : si les mutations de l’ANKH sont responsables d’une forme inflammatoire polyarticulaire, la mutation dans TNFRSF11B s’associe à une polyarthropathie qui paraît précéder l’apparition des dépôts de pyrophosphate de calcium (PPC). Les mutations dans l’ANKH sont décrites comme étant de type gain de fonction ; elles ont été mises en évidence en 5’UTR, ainsi que dans les exons 1, 2 et 12 du gène. Elles sont à l’origine le plus souvent d’une accumulation de pyrophosphate inorganique (PPi) qui explique les dépôts de PPC dans les cartilages. En revanche, la mutation TNFRSF11B semble être de type perte de fonction, et ne s’accompagne pas d’anomalie du métabolisme du PPi ni de l’expression de l’ANKH. Les mécanismes à l’origine des dépôts de PPC ne sont pas connus mais semblent faire intervenir une augmentation de la résorption de l’os sous-chondral.
Pascal Richette, service de rhumatologie, hôpital Lariboisière, Paris, France
22 mars 2022