Le traitement vise à réduire la réaction inflammatoire/immunologique aiguë intrarénale par une intervention pharmacologique rapide, pour limiter au minimum la perte initiale du cargo néphronique : 20 à 30 % de réponses rénales complètes sont obtenues. L’évolution de la protéinurie ne reflète, quant à elle, qu’incomplètement la réalité pathologique. Deux nouveaux traitements sont prometteurs : le bélimumab (Benlysta), anticorps monoclonal antilymphocytes B, et la voclosporine (Bensosporine), antilymphocytes, permettent d’obtenir 10 à 20 % de réponses complètes supplémentaires. Pour minimiser le stress hémodynamique (hyperfiltration) des néphrons restants, une gliflozine, médicament du diabète, inhibiteur de la réabsorption du sodium, est efficace. Il importe d’éviter les récidives, grâce à un traitement immunosuppresseur prolongé, de traiter les comorbidités (obésité, hypertension, diabète, hypercholestérolémie), de limiter au minimum les effets secondaires des médicaments, en particulier des glucocorticoïdes, et de permettre de mener à terme des grossesses ultérieures, puisque le LED est essentiellement une maladie des femmes jeunes. Il convient donc de considérer que la NL est toujours sévère et que son traitement, au-delà de l’immuno-intervention, fait aussi appel aux mesures qui s’appliquent à toutes les néphropathies chroniques.
Frédéric Houssiau, service de rhumatologie, Cliniques universitaires Saint-Luc et Pôle de pathologies rhumatismales inflammatoires et systémiques, Institut de recherche expérimentale et clinique, Université catholique de Louvain, Bruxelles, Belgique
12 octobre 2021