Quatre points peuvent être retenus. 1. Sur le plan clinique : la fréquence des poly-addictions, l’importance de l’écoute du patient et de son interrogatoire (à la recherche notamment de la prise de diazépines), la fréquence de la comorbidité (notamment d’une personnalité ayant une dimension d’impulsivité), et une approche thérapeutique qui doit prendre en compte la motivation du patient et son engagement dans une longue route semée de rechutes. 2. Sur le plan pharmacologique : c’est toute l’importance de la mise au point de molécules capables de contrecarrer le craving qui correspond à un besoin irrépressible, proche d’une véritable crise d’angoisse. 3. Sur le plan de la santé publique : alcoolisme et tabagisme demeurent de véritables catastrophes sanitaires et la lutte gouvernementale contre le tabagisme risque d’être fortement entravée par une éventuelle dépénalisation de l’usage du cannabis. 4. Sur le plan de la recherche : l’étude des comportements addictifs est désormais possible scientifiquement, venant grandement enrichir l’approche clinique des biais cognitifs.Jean-Pierre Olié, Académie nationale de médecine
2 mars 2021