Besoins énergétiques

La dépense énergétique totale comprend :
  • la dépense énergétique de repos liée au métabolisme de base (60-75 %) ;
  • la thermogenèse (10 %) ;
  • la dépense énergétique liée à l’activité (15-30 %), qui augmente chez l’enfant après 6 mois.
Les besoins énergétiques liés à la croissance sont estimés à 5 kcal/g de tissu formé.
La répartition journalière des apports énergétiques est idéalement de 25 % au petit déjeuner, 30 % au déjeuner, 15 % au goûter et 30 % au dîner.

Besoins en eau

Les besoins en eau du nouveau-né et du nourrisson sont élevés.
Chez le nourrisson de moins de 1 an, les besoins en eau sont couverts par l’alimentation lactée.
Les besoins hydriques quotidiens du nourrisson peuvent être calculés à l’aide de la formule suivante : poids (g)/10 + 250 = volume (mL).
Chez les enfants plus grands comme chez l’adulte, les besoins hydriques sont de l’ordre de 1 mL/kcal.

Macronutriments

À propos des besoins en glucides : 

  • rôle énergétique, 1 g de glucide apporte 4 kcal ;
  • avant 1 an, 40 % des calories liées aux glucides sont apportées par le lait ;
  • ensuite, les glucides doivent représenter de 50 à 55 % de l’apport énergétique total (amidon : de 50 à 60 % de l’apport en glucides ; disaccharides : 30 % ; monosaccharides : 10 %).

À propos des besoins en lipides :

  • rôle énergétique, 1 g de lipide apporte 9 kcal ;
  • les lipides doivent apporter les acides gras essentiels (AGE) non synthétisés par l’homme : oméga 3 (acide linolénique ; huile de colza ou noix) et oméga 6 (acide linoléique ; huile de tournesol ou de maïs) ;
  • les lipides apportent environ 40-50 % des calories via le lait de femme ou les laits infantiles jusqu'à 2 à 3 ans ;
  • ensuite, les lipides doivent constituer 35 % de l’apport énergétique total (rapport idéal) ;
  • les apports en acide docosahexaénoïque (DHA) sont couverts par la consommation de lait infantile et de poisson.

À propos des besoins en protéines :

– quel que soit l’âge, les besoins en protéines sont d’environ 10 g/j jusqu’à 3 ans ;
– ensuite, ils sont estimés à 0,8-1 g/kg/j ;
– ils représentent quantitativement 10 à 15 % de la ration énergétique (idéalement 50 % d’origine animale et 50 % d’origine végétale).

Besoin en sels minéraux

Sodium et chlore : 1 à 3 mEq/kg/j ; potassium : 2 mmoL/100 kcal ; calcium : 280 mg/j avant 1 an puis 450 mg/j avant 3 ans, 800 mg chez l’enfant plus grand, et  1 150 mg/j après 11 ans.
Après la diversification alimentaire, les nourrissons doivent consommer au moins 500 mL de lait de suite puis de lait de croissance par jour.
De 1 an jusqu’à l’adolescence, la prise d’au moins 3 à 4 laitages par jour est recommandée.

Besoins en fer

Il faut distinguer le fer ingéré du fer absorbé, et donc tenir compte du fer héminique et non héminique.
Les besoins avant 6 mois sont faibles en raison du stockage pendant la grossesse et de l’hémolyse physiologique.
Les apports recommandés chez l’enfant de 6 mois à 3 ans sont de 7 à 11 mg de fer ingéré et de 7 mg jusqu’à 7 ans. Le lait de croissance en constitue un apport important en l’absence de consommation adéquate de viande.
À la puberté, période durant laquelle la croissance est rapide, on observe une augmentation des besoins, surtout chez la fille, allant jusqu’à 11 à 13 mg/j de fer ingéré.

Besoins en oligo-éléments (OE) et vitamines

Supplémentation en vitamine D nécessaire jusqu’à 18 ans

L’administration quotidienne de vitamine D est nécessaire de 0 à 2 ans :
  • nourrisson quelle que soit son alimentation : 400-800 UI/j ;
  • chez l’enfant de 2 à 18 ans, en l’absence de facteurs de risque : poursuite de la même supplémentation orale ou 50 000 UI tous les trois mois. En cas de facteurs de risque : supplémentation orale quotidienne 800-1 600 UI/j ou 50 000 UI toutes les six semaines.

Supplémentation en vitamine K :

  • pour tous les nourrissons : 2 mg à la naissance et entre le 4e et 7e jour ;
  • pour le nourrisson allaité, troisième dose de 2 mg à 1 mois de vie.

Allaitement maternel

Le lait maternel est l’aliment idéal pour un nourrisson ; l’allaitement maternel doit être encouragé.
Les contre-indications sont rares (prise de médicaments toxiques, infection par le virus de l'immunodéficience humaine [VIH] chez la mère et de certaines maladies métaboliques chez le nourrisson).

Avantages pour la mère :

  • diminution des infections et des dépressions du post-partum ;
  • suites de couches facilitées, avec une perte de poids plus rapide ;
  • diminution des maladies cardiovasculaires, du risque de cancers de l’ovaire et du sein avant la ménopause ;
  • moindre coût financier.

Avantages pour l’enfant :

  • nutritionnels : utilisation optimale des nutriments grâce aux enzymes maternelles ; la composition répond parfaitement aux besoins nutritionnels des nourrissons ;
  • préventifs et immunologiques : diminution de la gravité et de la durée des diarrhées, des infections des voies respiratoires et ORL et du risque d’enté­rocolite ulcéro-nécrosante chez le prématuré ;
  • allergologiques : diminution du risque d’allergie par la présence de fragments protéiques ;
  • affectifs : favorise la relation mère- enfant.

Laits infantiles

Les changements itératifs de laits infantiles doivent être évités en cas de pleurs du nourrisson.
Les laits infantiles ayant une efficacité médicale prouvée doivent être connus.
Le lait de vache doit être proscrit avant 1 an, l’introduction ne doit se faire si possible qu’après 3 ans.

Préparations infantiles

À ce jour, aucune des préparations ne peut revendiquer une supériorité nutritionnelle.
Leur composition doit répondre aux recommandations de la législation européenne (2006/141/EC). Elles sont enrichies notamment en vitamine D, fer, AGE et DHA. Certaines sont enrichies en acide arachidonique (ARA), elles doivent être utilisées en priorité.
Les préparations pour nourrisson sont proposées jusqu’à 4 à 6 mois. La reconstitution du lait se fait par une cuillère-mesure pour 30 mL d’eau.
Les laits de suite sont prescrits en relais de l’allaitement maternel ou des préparations pour nourrisson, habituellement vers l’âge de 6 mois lorsqu’un repas est totalement diversifié.
Les laits de croissance, après 10 à 12 mois et jusqu’à 3 ans si possible, sont à privilégier absolument, plutôt que le lait de vache entier. Ce dernier, moins riche en acides gras essentiels, fer et vitamine D, expose à un risque de carences.

Laits infantiles ayant une efficacité médicale reconnue dans certaines situations

• Enfants prématurés jusqu’au terme et/ou au poids de 3 kg : laits pré-.
• Régurgitations : lait épaissi ou anti- régurgitations (AR).
• Diarrhée aiguë sévère ou persistante : substitut sans lactose.
• Intestin lésé, maldigestion, malabsorption : préparation semi-élémentaire avec triglycérides à chaîne moyenne (TCM).
• Allergie aux protéines de lait de vache (APLV) : hydrolysat poussé de PLV, hydrolysat de protéines de riz.
• APLV sévère avec échec des substituts ci-dessus : formule à base d’acides aminés.
• Biberon isolé de complément en maternité avec allaitement prévu : hydrolysat poussé de PLV.
Notez que les jus végétaux (noisette, soja, amande, riz, etc.) ne sont pas adaptés à l’alimentation du nourrisson.

La diversification alimentaire doit idéalement avoir lieu entre 4 et 6 mois

La diversification peut être débutée soit par l’ajout dans le biberon de 2 cuillères à café de légumes mixés avec augmentation croissante des quantités avant de passer à la cuillère, soit par l’utilisation de la cuillère d’emblée.
Lors de cette période, le nourrisson passe en général à 4 repas par jour.
Traditionnellement, on débute avec les légumes, puis les fruits. Viennent ensuite la viande, le poisson et l’œuf, mais il n’y a pas de règles dans l’ordre d’introduction.
L’essentiel est que la répartition des nutriments soit correcte et que l’enfant ait une croissance staturo-pondérale régulière.
Toutes les viandes peuvent être introduites d’emblée ; elles doivent être bien cuites.
Une ou deux portions de poisson par semaine sont recommandées.
L’eau est la seule boisson à proposer aux nourrissons.
Après la diversification, 700 mL/j, soit 3 biberons, permettent d’assurer la totalité des besoins en fer, AGE, ARA, DHA et calcium, qui représentent les principaux nutriments indispensables au bon développement du nourrisson.
Des graisses (huile, beurre, crème, margarine) doivent être systématiquement ajoutées à tous les plats salés pour couvrir les importants besoins quantitatifs en lipides.
Il est tout à fait possible de raisonnablement saler ou sucrer les plats proposés au nourrisson.

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