Un traitement innovant
Jusqu’à présent, la prise en charge de l’allergie au chat repose sur trois axes : les mesures de prévention, le traitement symptomatique et la désensibilisation par voie sublinguale. Or ces méthodes sont souvent considérées comme contraignantes par les patients et l’éviction est rarement acceptée par le propriétaire.
Un traitement novateur destiné aux humains allergiques au chat a été développé, avec un mécanisme d’action original : c’est une bioparticule de 140 nm de diamètre, tridimensionnelle, à membrane, ressemblant à un virus, avec à sa surface 3 000 copies de l’allergène majeur du chat, Fel d1. Lorsque l’organisme rencontre cette structure, il se comporte comme s’il était en présence d’un virus : il induit une réponse immunitaire de protection. Il s’agit donc d’un changement de paradigme par rapport à l’immunothérapie spécifique (désensibilisation) : la désensibilisation provoque une réponse de tolérance en habituant peu à peu l’organisme à des quantités de plus en plus importantes d’allergènes, alors que ce vaccin mimant un virus entraîne sa captation par les macrophages et sa présentation aux lymphocytes, induisant donc une « immunisation active ».
Les modalités d’administration de ce vaccin suivent le protocole suivant : une injection initiale par voie sous-cutanée puis un rappel 4 à 6 semaines plus tard. Des rappels aux 6e et 12e mois pourraient être requis par la suite.
Des résultats encourageants
Fin octobre 2023, un essai clinique a débuté à l’hôpital Royal Brompton de Londres par l’équipe du Pr Stephen Durham de l’Imperial College, avec le recrutement de 20 patients allergiques au chat. Au préalable, des études sophistiquées effectuées ex vivo sur des cellules de personnes allergiques se sont montrées prometteuses. La vaccination n’a pas entraîné de réaction allergique dans le modèle animal (chien et souris).
Le 22 novembre 2023, la société franco-canadienne à l’initiative du projet a publié un communiqué avec les premiers résultats : « La décision de poursuivre l’étude comme prévu a été prise sur la base des excellentes données de sécurité recueillies auprès des trois premiers patients recrutés ». En effet, aucun effet indésirable n’a été observé chez ces « patients sentinelles ». Les autres 17 patients peuvent donc être inclus, devant ces résultats encourageants. Cette étude clinique devrait s’achever fin 2023 avec un rapport final attendu pour début 2024. Si les résultats sont positifs, une demande d’autorisation sera déposée pour mener une étude de phase I en France durant le premier semestre 2024.
Quéquet C. Un nouvel espoir, le vaccin destiné aux allergiques au chat. Oasis-allergies.org 24 octobre 2023.
Angany. Résultats d’innocuité favorables chez les premiers sujets du nouveau biologique d’ANGANY contre l’allergie aux chats, l’étude clinique peut aller de l’avant. 22 novembre 2023.