Le post-traitement par ordinateur des images médicales permet d’obtenir une modélisation 3D (voire 4D) précise des structures anatomiques normales et pathologiques. Utilisées de façon croissante sous la forme d’impression 3D, ces modélisations anatomiques permettent aujourd’hui le développement par exemple de prothèses articulaires sur mesure, de simulateurs adaptés à chaque patient. Avec le développement des technologies de la réalité virtuelle et de la réalité mixte ou augmentée, ces modélisations peuvent aller encore plus loin dans l’assistance à la compréhension des variations anatomiques présentes chez un patient donné. C’est précieux, tant pour l’entraînement avant, que pour l’assistance pendant le geste opératoire. Ces outils, moins onéreux qu’une impression 3D, permettent une avancée majeure dans l’apprentissage de l’anatomo-pathologie à visée chirurgicale. À ce bénéfice pédagogique s’ajoute un intérêt clinique démontré aboutissant surtout à une meilleure prise en charge des patients grâce à la connaissance des variations anatomiques en fait très fréquentes, présentes dès la naissance ou induites par le vieillissement ou la maladie, et que l’équipe chirurgicale rencontre durant l’intervention. Parmi les outils en plein développement, on peut citer les casques de réalité mixte et l’application à la chirurgie des métavers représentant l’ensemble des mondes virtuels connectés à internet, lesquels sont perçus en réalité augmentée. Il existe déjà des exemples concrets de ces anatomies virtuelles et augmentées avec des applications en chirurgie thoracique et dans d’autres domaines chirurgicaux, chez l’adulte et l’enfant.

Luc Soler, Visible Patient, Strasbourg, et service de chirurgie digestive et endocrinienne, CHU de Strasbourg, Paris

27 septembre 2022