Auparavant réservées aux patients de plus de 80 ans, à ceux de 70-80 ans avec certaines pathologies à risque (obésité, HTA compliquée, etc.) et à ceux, quel que soit leur âge, ayant un déficit de l’immunité ou une pathologie à très haut risque de forme grave, ces deux bithérapies ont déjà été utilisées chez plus de 1 000 patients, sans signal de sécurité particulier au-delà des effets indésirables observés dans les essais cliniques (réactions allergiques, par exemple).
L’ANSM élargit donc leur accès, à partir du 11 juin, aux patients suivants :
– tous les patients, à partir de 12 ans, ayant une pathologie chronique (obésité, HTA compliquée, diabète, insuffisance rénale ou respiratoire chronique…) ;
– enfants âgés de 12 ans et plus, à risque élevé de développer une forme grave, notamment en raison d’une immunodépression sévère ;
– patients ayant une infection par le VIH non contrôlée ou au stade SIDA.
Ces anticorps monoclonaux ciblent la protéine Spike du SARS-CoV-2, neutralisant ainsi la capacité du virus à se fixer sur les cellules humaines et y pénétrer. L’administration de ces traitements doit se faire dans un délai maximum de 5 jours après le début des symptômes.
Un test diagnostic positif par RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé est nécessaire pour débuter le traitement. Un test de criblage pour la détection d’éventuels variants est également à réaliser :
– dans le cas du casirivimab-imdevimab, le traitement peut être administré avant le résultat du test, et celui-ci servira à adapter la surveillance, le cas échéant (car certaines mutations, notamment celle en position 484, peuvent diminuer l’efficacité du casirivimab) ;
– dans le cas du bamlanivimab-etesevimab, le résultat du test est obligatoireavant l’administration du traitement, dans les territoires où la circulation des variants porteurs d’une mutation en position 484 (péjorative pour le traitement), notamment brésilien et sud-africain, est > 10 %.
Le traitement consiste en une perfusion unique réalisée sous surveillance dans un établissement de santé. Si sa prescription doit être faite par un médecin hospitalier, les professionnels de santé de ville (médecins généralistes ou spécialistes) peuvent :
– identifier au préalable la population cible parmi leurs patients ;
– les informer de l’existence de ces traitements et des conduites à tenir en cas d’apparition de symptômes ;
– les orienter très rapidement après l’apparition des symptômes vers les tests diagnostiques puis les lieux d’administration de ces traitements selon l’organisation locale ;
– participer au suivi de l’efficacité et de la tolérance du traitement et au respect des mesures d’isolement renforcé, si nécessaire.
Les protocoles d’utilisation thérapeutique actualisés sont disponibles sur le site de l’ANSM : Covid-19 : l’accès aux bithérapies d’anticorps monoclonaux contre la Covid-19 est élargi, 9 juin 2021.