Si la méditation de pleine conscience a montré des effets positifs dans les troubles anxieux dans plusieurs études, cette méthode n’avait jamais été comparée à un traitement antidépresseur de première ligne dans le cadre d’un essai clinique.

C’est désormais chose faite, grâce à une équipe internationale de chercheurs qui a mené un essai randomisé multicentrique comparant la méditation de pleine conscience à la prise d’escitalopram. Les résultats sont parus le 9 novembre dans JAMA Psychiatry. Dans cette expérience, 276 patients atteints de troubles anxieux ont été recrutés dans trois centres hospitaliers américains. Après randomisation, un groupe a reçu un traitement fondé sur la méditation pleine conscience pendant 8 semaines, et un groupe de l’escitalopram pendant 8 semaines. Le critère de jugement principal était le niveau d’anxiété d’après le score CGI-S (Clinical global impression of severity scale).

Les patients suivant la méditation de pleine conscience (n = 102 personnes dans l’analyse finale) a suivi 2h30 de formation hebdomadaire à cette forme de méditation avec des instructeurs qualifiés, en plus d’une formation d’une journée à la 5e semaine. Les participants devaient aussi pratiquer 45 minutes par jour chez eux. Le groupe traité par antidépresseur (n = 106 personnes dans l’analyse finale) a reçu 10 mg/jour d’escitalopram par voie orale la 1re semaine, puis 20 mg/jour à partir de la 2e semaine.

À la fin de l’essai, à la 8e semaine de traitement, le score CCGI-S moyen dans le groupe traité par antidépresseur avait baissé de 1,43, contre une diminution de 1,35 dans le groupe traité par méditation de pleine conscience. La différence d’efficacité entre les deux groupes s’avère non significative. Les auteurs en concluent la non-infériorité de la méditation de pleine conscience par rapport à escitalopram dans les troubles anxieux.

Pour en savoir plus

Hoge EA, Bui E, Mete M, et alMindfulness-Based Stress Reduction vs Escitalopram for the Treatment of Adults With Anxiety Disorders: A Randomized Clinical Trial.  JAMA Psychiatry 9 novembre 2022.

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