Un risque accru de cancer du poumon après radiothérapie pour cancer du sein chez les fumeuses.

Les bénéfices attendus de l’arrêt du tabac sont nombreux chez le patient atteint de cancer.1 Ils le sont particulièrement chez les femmes traitées par radiothérapie pour un cancer du sein. Dans cette situation, le risque de cancer du poumon radioinduit, qui est déjà réel, est majoré en cas de tabagisme actif.

Les résultats rapportés en mai 2017 dans Journal of Clinical Oncology 2, compilant 75 essais cliniques réalisés entre 2010 et 2015 et portant sur 40 781 femmes, relatent un risque absolu de cancer du poumon à 10 ans d’environ 4 % pour les fumeuses de longue date ; risque qui chute à 0,3 % pour les non-fumeuses.

Ce risque est donc important à rappeler lorsqu’ on sait que « seulement 29 % des femmes fumeuses ont arrêté de fumer 5 ans après leur diagnostic de cancer du sein » (étude VICAN 5).3« Les patients pour qui le lien de causalité entre le tabac et leur maladie est moins évident (cancer du sein, colon, etc.) pourraient se sentir moins concernés par la nécessité de ce changement de comportement », constatait Antoine Deutsch (INCA).

L’incidence du cancer du poumon est en large hausse chez la femme, en raison du nombre croissant de fumeuses et de leur susceptibilité accrue aux effets du tabac. On mesure le drame que représente sa survenue chez des femmes traitées pour un cancer du sein, alors que la survie après ce dernier s’est considérablement améliorée.

Alexandra Karsenty - La Revue du Praticien

 

 

1. Haute Autorité de santé. Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en premier recours. Recommandations de bonne pratique, HAS 2014. 2. Institut national du cancer.Arrêt du tabac dans la prise en charge du patient atteint de cancer. Outils pour la pratique, INCa 2016. 3. Agence régionale de santé Centre Val de Loire. Programme national de lutte contre le tabac, 2019.