L’artérite à cellules géantes (ACG) est une vascularite granulomateuse atteignant les artères de gros calibre, notamment l’aorte, les artères carotides et temporales. C’est la vascularite la plus fréquente chez l’adulte de plus de 50ans. Une prédisposition génétique, HLA de classeII, a été observée. Le rôle déclenchant de virus (herpès, varicelle-zona) reste incertain. Le modèle physiopathologique de cette artérite aboutit en 4phases à une hyperplasie intimale artérielle par prolifération de cellules musculaires lisses (CML) dans la paroi. Le rétrécissement progressif de la lumière vasculaire entraîne asthénie, céphalées, accident oculaire ischémique, avec un syndrome inflammatoire important. La biopsie de l’artère temporale montre des lésions spécifiques. Le traitement classique comprend une corticothérapie à 0,7 à 1mg/kg 4 à 6 mois, efficace cliniquement mais sans effet sur l’obstruction vasculaire. Un patient sur deux rechute, et la reprise de corticoïde associé au méthotrexate est favorable. D’autres cibles thérapeutiques sont identifiées : anti-IL-6, un anticorps monoclonal, le tocilizumab, est efficace mais le suivi difficile à gérer. D’autres pistes sont à l’étude : blocage de l’activation lymphocytaire par l’abatacept, peu convaincant ; inhibition de la voie de l’IL-12 et -23 par l’ustékinumab, en phase préliminaire ; inhibition de la voie de l’IL-1β par l’anakinra ; inhibiteurs des JAK (Janus Kinase) par tofacitinib, baracitinib, upadacitinib : aucun patient atteint d’artérite à cellules géantes n’a encore été traité par ces inhibiteurs prometteurs.
La corticothérapie reste le traitement de référence mais son sevrage est difficile et elle est source d’effets indésirables rendant nécessaire le développement de stratégies d’épargne en corticoïdes. Il n’est pas encore démontré que les thérapies ciblées aient un effet sur le remodelage vasculaire qui reste un objectif thérapeutique non atteint au cours de l’artérite à cellules géantes.
Maxime Samson, hôpital François-Mitterrand, Dijon
8 octobre 2019