Cette étude française rétrospective a utilisé deux bases de données : celle de l’assurance maladie et les données publiques Transparence santé. Pour préserver l’anonymat, les 41 000 médecins généralistes inclus dans cette analyse ont été divisés en 6groupes selon les informations répertoriées dans la base Transparence Santé concernant les avantages reçus (équipements gratuits, repas, frais de transport ou d’hébergement). Les auteurs ont analysé les indicateurs de prescription de médicaments utilisés par l’assurance maladie dans le cadre du programme Rémunérations sur objectifs de santé publique. Ces analyses ont montré que le montant remboursé par l’assurance maladie en médicaments par consultation était plus faible dans le groupe de médecins n’ayant reçu aucun avantage (-5,33euros comparé à ceux ayant reçu au moins un avantage). Par ailleurs, les médecins n’ayant reçu aucun avantage provenant de l’industrie prescrivaient davantage de génériques d’antibiotiques d’antihypertenseurs et de statines que ceux ayant reçu au moins un avantage. Les prescriptions de benzodiazépines et de vasodilatateurs étaient moindres alors que la prescription d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion plutôt que de sartans était plus importante, dans le groupe ne recevant aucun avantage. Il n’était pas observé de différence dans la prescription d’aspirine, ni de génériques d’antidépresseurs ou d’inhibiteurs de la pompe à protons.

Les auteurs concluent que cette étude, par sa nature observationnelle, montre une association statistique, sans pouvoir conclure quant à un lien de causalité.