Avez-vous observé une baisse du dépistage du cancer du sein ?
Sur l’année 2020, 2,167 millions de mammographies ont été réalisées dans le cadre du dépistage organisé. Comparativement à l’année 2019, 2020 montre une baisse du nombre de mammographies de 11,7 % (près de 286 500).* Les mois de mars, avril et mai, période du premier confinement, enregistrent le recul le plus important. En effet, dans cette période, les examens des dépistages organisés ont été suspendus ; seules la lecture et les analyses de ceux déjà réalisés étaient assurés (les personnes dont les résultats des examens de dépistage nécessitaient d’autres investigations étaient suivies par les équipes médicales).
Dès le mois d’août, le nombre de mammographies réalisées a augmenté par rapport à 2019 sans toutefois permettre le rattrapage du retard.* Pour rappel, l’ INCa et les centres régionaux de coordination du dépistage des cancers ont mis en place la reprise des dépistages, avec l’envoi des invitations dès juin 2020.
Une baisse légèrement plus faible, de 10,3 %, est observée pour les mammographies réalisées en dehors du dépistage organisé, avec 2,870 millions d’examens réalisés en 2020.
Et concernant le cancer colorectal ?
En ce qui concerne le dépistage du cancer colorectal, les données indiquent un nombre de tests réalisés en 2020 à hauteur de 2,8 millions (2 millions en 2019).* Toutefois, cette augmentation doit être considérée avec prudence. En effet, les tensions d’approvisionnement du test en 2019 doivent modérer la signification de cet écart. Contrairement au dépistage organisé du cancer du sein, seuls les mois d’avril et de mai ont un solde négatif en termes de nombre de tests réalisés. Dès le mois de juin, celui-ci augmente significativement par rapport à 2019. La nature même de la réalisation du test – à faire à domicile – peut expliquer ces constats.
Quel message donner aux généralistes ?
Malgré le contexte épidémique, nous rappelons l’importance de poursuivre les examens de dépistage et encourageons les professionnels de santé à échanger avec leurs patients concernés sur les bénéfices de ces programmes nationaux.
*Données extraites entre le 11 et le 16 mars 2020 et issues du Système national des données de santé [SNDS] (ville et actes et consultations externes hôpitaux privés) et de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation [ATIH] (hospitalisation et actes et consultations externes hôpitaux publics).
Cinzia Nobile, La Revue du Praticien