La durée de l’espérance de vie dépend de la génétique (20-30 %), de l’environnement (30-40 %) et de la chance (stochastique) [30-40 %]. Les télomères sont un des neuf piliers biologiques du vieillissement : les vingt dernières années ont permis de comprendre qu’ils tiennent un rôle dans le vieillissement et la longévité via leur influence directe sur la sénescence réplicative et la capacité de réparation tissulaire. La longueur des télomères est principalement déterminée par des facteurs génétiques (60-65 %), par le sexe (plus longs chez les femmes) et, secondairement, par des facteurs environnementaux au cours des premières années de la vie. Les télomères courts altèrent l’homéostasie tissulaire en favorisant les lésions des tissus et en diminuant la capacité de prolifération des progéniteurs ; ils ont un rôle causal dans le développement des maladies dégénératives liées à l’âge et la réduction de la longévité. Par conséquent, la longueur des télomères peut être considérée comme un capital biologique constitué tôt dans la vie qui joue un rôle important dans l’équilibre lésion-réparation cellulaire et tissulaire et dans la trajectoire du vieillissement. L’intégration de la longueur des télomères dans un ensemble de données cliniques, biologiques et sociales permettrait de mieux individualiser les stratégies de prévention des maladies liées à l’âge, et de la perte d’autonomie, d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et de lutter contre les mensonges de la médecine anti-âge.

Athanase Benetos, pôle des maladies du vieillissement-gérontologie, CHU de Nancy, Inserm 1116, université de Lorraine, France

5 avril 2022