L’hyperaldostéronisme primaire (HAP), ou syndrome de Conn, est objectivé chez 5 à 10 % des patients hypertendus. Alors que sa prise en charge précoce permet de traiter les patients de façon efficace, l’HAP reste encore largement sous-diagnostiqué dans la population générale. Des découvertes majeures ont été réalisées ces dix dernières années, permettant d’identifier des mutations génétiques dans la quasi-totalité des adénomes de Conn et de décrire de nouvelles formes familiales de la maladie. La plupart des mutations décrites modifient l’équilibre ionique intracellulaire, entraînant une augmentation des concentrations intracellulaires de calcium et une activation de la voie de signalisation calcique, aboutissant à l’activation transcriptionnelle du gène CYP11B2, codant pour l’aldostérone synthase. De plus, des connaissances nouvelles ont été acquises sur le remodelage physiologique de la surrénale avec l’âge. Elles concernent notamment la présence de mutations somatiques dans des grappes de cellules produisant l’aldostérone qui pourraient jouer un rôle dans le développement de l’HAP. Certaines anomalies génétiques sont associées à des caractéristiques cliniques et biologiques particulières, qui pourraient conduire à l’identification de biomarqueurs de substitution permettant d’envisager des processus diagnostiques plus simples et applicables à une population plus large de patients hypertendus. En outre, ces découvertes ouvrent d’importantes perspectives pour le développement de traitements ciblés.

Maria-Christina Zennaro, université de Paris, INSERM, PARCC. Service de génétique, Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France

29 mars 2022